Algérie

Ils perdent rarement au change !



Un candidat à la députation jure ses grands dieux qu'il n'aura de cesse de réclamer les droits de ses concitoyens. Les candidats à la mairie font pareil. On les dit proches de ceux qui les élisent. On les dit, aussi, parfois, en majorité, imposés par une administration soucieuse de s'entourer de fidèles. Bref ! Il n'y a que les ministres qui ne sont pas tenus de gagner la sympathie du citoyen lambda auquel ils estiment, à juste titre, ne rien devoir.Quand un haut responsable ne l'est plus, il perd le pouvoir dont il disposait quelques minutes auparavant et ne bénéficie, donc, plus des faveurs de la hiérarchie. Celle-là même qui promeut au poste qui élève au-dessus du commun des mortels. Comment ne pas se demander ce qu'il va devenir, dans quoi il va se reconvertir et comment il va réorganiser son nouvel emploi du temps ' Je me pose la question parce que je trouve redoutable le mépris dont finit par être capable celui qui décroche un poste de responsabilité qui le hausse à un statut qui l'éloigne du citoyen lambda. Un talent, car il est censé en être un, qui brade sa capacité de dire «NON» et a la certitude qu'à lui, ça n'arrivera pas. Le même talent passera, pourtant, à la trappe quand on aura envie de récompenser d'autres propositions. Et des propositions, ce n'est pas ce qui manque. Il y en a à la pelle ! Sauf qu'elles n'expliquent ni l'engouement de l'autorité qui les porte ni le désamour. Pour éclairer l'opinion là-dessus, seuls ceux qui affectionnent la pratique sauront le faire.
Je trouve terriblement tristes certaines mutations de l'intelligence algérienne. Pour ne pas parler d'involution, je dirais que le peu d'énergie qui resterait à notre élite serait ce dernier sursaut engagé à abattre ceux qu'elle refuse d'admettre dans ce cercle qu'elle verrouille à dessein. La confiscation des libertés et des espoirs du peuple fait invariablement partie du programme de chaque nouveau promu qui pense qu'en agissant ainsi, il s'attirera les bonnes grâces des faiseurs de carrières. Ces chaises musicales qui s'animent au son de l'éternelle chanson. Toujours la même. Celle qui reconduit inlassablement les mêmes profils.
M. B.


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