Algérie

Ils ont marqué leur époque L'Emir Abdelkader (6e partie et fin)



Résumé de la 5e partie - Les négociateurs d'Abdelkader amendèrent avec habileté une partie des conditions posées par les Français à Abdelkader et le traité fut signé le 24 février 1834.
La maladie de l'Emir était feinte, et le général français avait l'air d'être venu pour lui rendre hommage. Les officiers de l'escorte eurent quelques moments d'hésitation, se croyant pris dans un guet-apens, Bou-Amedy, chef de la tribu des Oulanahs, qui marchait au milieu d'eux, s'en aperçut et dit au général Bugeaud : «Sois tranquille, n'aie pas peur.
' Je n'ai peur de rien, répondit le général, je suis accoutumé à vous voir en face. Seulement je trouve indécent que ton chef m'ait fait venir de si loin et m'ait fait attendre si longtemps.» L'Emir était entouré de 150 à 200 chefs, qu'il précédait de quelques pas, guidant un cheval noir. Dès qu'il fut à portée de voix, le général Bugeaud lance son cheval au galop, et arrive sur l'Emir en lui tendant cavalièrement la main, celui-ci la pressa fortement et lui demanda des nouvelles de sa santé. «Très bonne, et la tienne '», répondit le général, qui met pied à terre, engageant Abdelkader à en faire autant. Après quelques minutes d'un entretien insignifiant : «As-tu ordonné, dit-il, de rétablir les relations commerciales à Alger et autour de toutes nos villes '
' Non, je le ferai dès que tu m'auras rendu Tlemcen.
' Je ne puis le faire qu'avec l'approbation de mon roi.
' Combien faut-il de temps pour avoir cette approbation '
' Il faut trois semaines.
' C'est trop long, interrompit Ben Atrrach, lieutenant de l'Emir, qui s'était approché : dix à quinze jours suffisent.
' Est-ce que tu commandes à la mer ' répliqua Bugeaud.
' Nous attendrons jusqu'à ce jour, dit l'Emir.
' Tu ne fais tort qu'aux tiens, répliqua Bugeaud, en les privant du commerce dont ils ont besoin. Quant à nous, nous pouvons nous en passer, puisque nous recevons par la mer tout ce qui nous est nécessaire.» Ainsi se serait terminée cette entrevue qui fut sans résultat, car elle avait été sans but nécessaire.
Par cette convention, la France reconnaissait son autorité sur l'ensemble du beilik de l'Ouest (sauf Oran, Arzew, Mostaganem et Mazagran), sur le beilik du Titteri et sur la province d'Alger (à l'exception d'Alger, de Blida ainsi que de la plaine de la Mitidja et du Sahel algérois). Dans ces territoires, les deux tiers de l'Algérie, l'Emir Abdelkader s'efforce d'organiser un Etat indépendant et souverain, sur une base religieuse. Il nomme des khalifa pour administrer en son nom des provinces, en particulier Mohammed Ben Allel dans l'Algérois. Le 5 mai 1839, il demanda et obtint l'appui du sultan du Maroc, ainsi que la concession du territoire situé entre Oujda et Tafna. Il voulut annexer le Constantinois en y nommant un khalifa.
En réaction, la France organisa l'expédition des «Portes de Fer» en octobre 1839, expédition qui fut considérée comme une violation du traité de La Tafna. A partir de ce moment, la guerre reprit avec violence. Au mois d'octobre, dans l'ouest de la Mitidja, l'Emir tend une embuscade au commandant Raffet et à une centaine de soldats français, ces derniers marchent contre lui et reprennent Cherchell, Mildah, Miliana.
Le tournant de la guerre fut la nomination du maréchal Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie en 1842. L'Emir Abdelkader décède le 26 mai 1883 à Damas (Syrie).


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