Algérie

Ils ont dit campagne de proximité


La campagne électorale a démarré jeudi. Certains partis enlice dans la compétition ont, dès l'entame, fait donner la grande artillerie enmettant à contribution leurs chefs de file nationaux qui ont entrepris despériples à travers le pays, dont chaque étape sera le théâtre d'un meetingpopulaire et de rencontre avec les militants et sympathisants de leursformations respectives.La plupart ont toutefois assuré que l'essentiel des actionsde sensibilisation qu'ils comptent développer durant cette campagne se fera parun travail de proximité par lequel ils essayeront d'intéresser les électeursaux enjeux de cette joute électorale. Si les partis s'en tiennent à cettedémarche, les «meetings kermesses», qui sont la marque du folklore électoral,seront moins nombreux. D'autant que les états-majors partisans ont finalementacquis la conviction que ce genre d'actions, dans lesquelles la participationcitoyenne n'est pas toujours spontanée et encore moins suscitée par l'intérêtau discours électoral, n'est pas très porteur en terme de mobilisationcitoyenne.Que ces partis aient décidé de changer de stratégie enaxant leur campagne électorale sur le travail de proximité en direction de leurélectorat est une chose, mais qu'ils accomplissent ce travail avec efficacitéet la certitude de réussir à provoquer l'écoute et l'intérêt des citoyens, enest une tout autre.Et pour cause, les formations partisanes dans notre payssouffrent toutes d'un déficit en terme de communication, repliées qu'elles sontsur leurs appareils et sans contact permanent organisé avec la société civile.Chez presque toutes, le pli est pris de ne s'adresser aux citoyens - qui sontaussi les électeurs - qu'à travers des discours sans rapport avec lespréoccupations qui les accaparent dans leur vie au quotidien.Il ne suffit pas que Belkhadem, par exemple, invite lescandidats de son parti et les animateurs de la campagne électorale du FLN à nepas se laisser aller à développer un discours tout en promesses dont ils nesont sûrs qu'elles sont réalisables, pour que la tonalité du discours électoralde cette formation en devienne plus crédible pour les citoyens lambda. Ilfaudrait pour cela, et c'est valable pour toutes les formations, qu'ellespuissent compter sur le terrain, au contact des citoyens, des représentantscrédibles jouissant du respect de ces derniers. Ce qui, pour certaines d'entreelles, relève de la quadrature du cercle, tant leur recrutement militant estdevenu incompatible avec l'émergence d'un encadrement de cette nature.Il reste que la campagne électorale a démarré et qu'enguise du travail de proximité auquel se sont engagées les formationspartisanes, il lui est substitué, chez certaines d'entre elles, des«méchoui-partys» et autres «zerdas» en cercles fermés pour convives triés surle volet. Il est vrai qu'entre «notables» et «faiseurs d'opinion»autoproclamés, l'on peut mieux, et sans risquer la contradiction, tirer desplans sur la comète et prendre ses rêves pour la réalité. Il est aussi vrai quechez nous l'on peut devenir un édile avec le score électoral le plusridiculement bas.
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