Les syndicats autonomes durcissent le ton
La coordination nationale des syndicats autonomes a choisi une date symbolique, le 24 février, pour entamer une grève générale de 3 jours. L?intersyndicale a quant à elle opté pour un débrayage de trois jours à partir du 10 du même mois dans les établissements scolaires. Les universités, les établissements scolaires, les structures de la santé et de l?administration publique connaîtront encore une fois des perturbations. Une paralysie qui risque d?entraver sérieusement le bon fonctionnement de ces départements les plus névralgiques du pays. Les syndicats autonomes ont effectivement tenu leur promesse. Ils ont, au lendemain du débrayage du 15 janvier, pris la décision de radicaliser leur lutte sur le terrain et de durcir le ton si les pouvoirs publics persistent à leur tourner le dos et à être indifférents à leurs doléances. Un constat malheureusement établi dans la réalité. Face à ce mutisme et à « ce mépris », face à l?exclusion des syndicats de toutes les négociations, la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique a décidé de répondre à sa façon en optant pour un mouvement de débrayage de trois jours, les 24, 25 et 26 février. Le choix de la date n?est pas fortuit, bien au contraire, il est symbolique et répond à une démarche bien réfléchie. Nul n?ignore que le 24 février est une date mémorable et inoubliable. Jour de la naissance de la lutte syndicale en Algérie, d?où donc le choix de cette journée pour entamer une protestation qui va s?installer dans le temps. Ce nouveau débrayage est la deuxième action d?une série arrêtée dès l?annonce de la nouvelle grille des salaires qualifiée par tous de replâtrage conjoncturel et de leurre pour le fonctionnaire qui mérite une vie décente, car il est le moteur et la colonne vertébrale de la société. « Fuite en avant et accusations » La coordination qui se veut une force de proposition regroupe douze syndicats autonomes, notamment le SNPSP, le SNPSSP, le SNPDSM, le SNMASM, le Cnes, le Snapest, le SNVFAP, le SNAPS, le Satef, le SNTE, l?UNPEF et le Snapap qui renferme à lui seul plusieurs unions, à savoir les collectivités locales, les femmes fonctionnaires et la formation professionnelle. Les raisons ayant poussé les syndicats à redoubler de férocité, fera remarquer M. Mériane, porte-parole de la coordination, sont inchangées. « Après le débrayage du 15 janvier dernier qui était une victoire et un succès pour nous, on s?attendait à l?ouverture d?un dialogue, à un geste d?apaisement, en vain. Nous avons assisté à une fuite en avant et à des accusations envers nous de la part des pouvoirs publics », a expliqué notre interlocuteur qui regrette que le pouvoir en place continue à faire la sourde oreille et reste confiné dans un mutisme inégalé. « Des mesures fiables et urgentes » Les initiateurs de cette nouvelle contestation s?élèvent contre leur marginalisation et demandent leur participation aux négociations finales des statuts particuliers. « Nous n?avons pas besoin de tutelle pour défendre les droits des fonctionnaires », lance le responsable de la coordination. Les syndicats exigent des mesures fiables et urgentes pour le pouvoir d?achat du fonctionnaire en insistant sur le fait que la grille des salaires est venue « tout simplement ruiner les espoirs des centaines de milliers de fonctionnaires au lieu de donner la vraie place qui sied à la Fonction publique et la possibilité de mettre fin aux souffrances sociales, surtout à la lumière de l?effondrement vertigineux du niveau de vie ». Abordant la question des statuts particuliers, la coordination ne comprend pas l?attitude des pouvoirs publics qui ont annoncé la date de leur finalisation au mois de février. « Nous ne sommes que des figurants » « Comment peut-on annoncer avec exactitude la finalisation des statuts sachant que ces derniers doivent passer par plusieurs étapes, notamment la Fonction publique et le gouvernement. Nous sommes, dans ce cas de figure, en mesure d?avancer que les documents sont fin prêts depuis longtemps et nous ne sommes que de simples figurants », a indiqué M. Mériane. Par ailleurs, notons que l?intersyndicale autonome de la Fonction publique composée de sept syndicats, notamment le CNAPEST, le CLA, le SATEF, le SNTE, le SNPEPM et la CECA s?est réunie la semaine passée et avait décidé d?un débrayage de trois journées, les 10, 11 et 12 février. En outre, la coordination nationale des sections CNES qui est partie prenante du mouvement de protestation interpelle les pouvoirs publics sur l?extrême gravité de la situation socioéconomique que traverse le pays et demande la mise en place dans ce sens de mesures urgentes pour répondre aux besoins sociaux, économiques et culturels des citoyens afin d?assurer la paix sociale.
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Posté Le : 28/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com