Algérie

Ils observent depuis vendredi dernier un sit-in à Rabat



Des réfugiés subsahariens réclament leurs droits Arrestations arbitraires, insécurité permanente, inaccessibilité des soins médicaux, impossibilité de travailler, rafles aux faciès... Les réfugiés subsahariens au Maroc ne veulent plus taire les traitements inhumains qu?ils subissent depuis des mois. Une vingtaine d?entre-eux déchire le silence et observe depuis vendredi dernier un sit-in devant le siège du Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) à Rabat. Ces jeunes, dont une grande majorité d?origine congolaise, passent la nuit à la belle étoile devant l?enceinte de cet organisme onusien qui semble leur tourner le dos. Pourtant, ils ne demandent qu?à être considérés comme des êtres à part entière. Ils se disent à la fois « blessés » et « ahuris » par le comportement de certains membres du personnel du HCR-Rabat qui, selon eux, ne respectent pas la dignité humaine. Quant à leurs revendications, elles consistent en quelques subventions pécuniaires qui leur permettront de subvenir à leurs besoins élémentaires et d?étudier. Leur v?u : avoir une chance de vivre, celle qui ne leur a pas été offerte par leur pays d?origine. La situation ne fait qu?empirer. Et les flux migratoires continuent. Poussés à l?exil par la misère et les guerres, ils sont près de 450 personnes à se trouver actuellement au Maroc avec un statut de réfugiés. Mais sans carte de séjour. Ils ne peuvent donc pas travailler. Il y a, en outre, près de 1200 demandeurs d?asile. La grande majorité est originaire de la RD Congo et de Côte d?Ivoire. Il y a cependant d?autres personnes qui sont issues du Niger, du Liberia et du Nigeria. Le HCR a, depuis 2004, fermé son bureau de Casablanca, changé de délégué et relancé ses activités dans de nouveaux locaux à Rabat avec une équipe d?une dizaine d?agents pour enregistrer les demandes d?asile. Mais rien ne semble être concrètement fait depuis cette date. Ce qui a provoqué l?ire de ces subsahariens qui demeurent sans « vie ». Par ailleurs, onze immigrants illégaux, dont cinq mineurs, ont été arrêtés mardi dernier près de Caceres, à l?est de l?Espagne, alors qu?ils voyageaient, selon l?AFP, cachés dans la remorque d?un camion frigorifique. Dix sont de nationalité marocaine. Le onzième est un Algérien. Ces harraga, comme on aime les désigner ici et ailleurs, n?avaient pas de papiers sur eux. Leur nationalité a été déterminée sur la base de leurs simples témoignages. A souligner qu?au quotidien, des immigrés clandestins se font arrêter par les polices européennes ou des pays du Maghreb. Rien ne semble ainsi en mesure de freiner les flux migratoires vers l?Europe. Ni la distance ni les risques en haute mer. Les boat people, maghrébins ou subsahariens, se considèrent « déjà morts ». Ils n?ont donc rien à perdre. Ni à craindre !


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