Réunis hier en
conclave à Constantine à l'initiative de la Fédération nationale des agences
immobilières (FNAI), quelque 150 agents immobiliers, parmi les 6.600 que compte
cette corporation à travers le territoire national, ont exprimé leur colère et
leur impatience face à «l'indifférence des pouvoirs publics restés sourds à
leurs appels pour la révision du décret n°90-18 du 20 Janvier 2009 qui les
place dans une situation inconfortable. «Je vous annonce carrément que nous
n'allons pas appliquer ce décret !», a lancé M. Noureddine Barkat, chef du
bureau de wilaya de Constantine et vice-président de la FNAI, au cours d'un
point de presse organisé avant l'ouverture de cette réunion nationale qui s'est
tenue au complexe culturel Malek Haddad de Constantine. «Notre voeu est que
cette loi insensée soit revue par les pouvoirs publics», a ajouté le
conférencier.
Passant aux explications, ce dernier a révélé,
à ce propos, que la situation de la corporation n'a pas changé d'un iota depuis
la promulgation de ce décret, il y a bientôt une année, bien que son
organisation ait adressé plus de 27 lettres officielles aux plus hautes
autorités du pays, demeurées malheureusement toutes sans réponse jusqu'à ce
jour.
M. Barkat est revenu sur les démarches
entreprises par la Fnai depuis la promulgation de cette loi qui s'applique avec
effet rétroactif, et a averti que si celle-ci viendrait à être appliquée à la
lettre, 80 % des agences immobilières seront fermées et plus de 18.000 familles
subiront les affres du chômage. «A Constantine, par exemple, qui compte 270
agents immobiliers, seuls trois d'entre eux remplissent les conditions
draconiennes imposées par cette loi», dira-t-il. Et de rappeler les
dispositions incriminées par les agents immobiliers stipulant que les agences
en activité doivent s'assurer la collaboration d'une personne justifiant d'un
diplôme supérieur avec une expérience de trois années dans le secteur.
Commentant cette disposition, le conférencier dira «on a l'impression qu'il y a
quelque part une volonté manifeste de fermer les agences immobilières, car
cette loi bloque nos activités et constitue un obstacle insurmontable pour les
jeunes techniciens supérieurs qui sont formés durant trois ans dans les
instituts de l'immobilier et qui désirent embrasser le métier». Il signalera
également la disposition concernant la surface du local servant de siège à
l'agence laquelle, selon ses dires, qui est fixée à un minimum de 35 m²
«condition qui n'existe nul part», a-t-il affirmé.
En ce qui concerne l'objet de la rencontre,
M. Barkat indiquera que les invités, membres ou non de la FNAI, ont été réunis
pour s'exprimer librement et suggérer les démarches à entreprendre pour faire
annuler ce décret qui, selon lui, porte un coup fatal à la corporation. «Nous
allons faire une lettre ouverte au président de la République pour lui
expliquer l'inanité des dispositions de cette loi qui menacent l'existence même
des agences immobilières et que le ministère veut appliquer à la hussarde. En
effet, au cours du dernier salon de l'immobilier qui s'est tenu à Alger, le
ministre de l'Habitat, en réponse à la question de l'un de nos collègues, a dit
clairement, par trois fois et sur un ton péremptoire qui ne prête à aucune
équivoque, que celui qui ne remplit pas les conditions du décret doit fermer
!». La réunion sera clôturée par la lecture d'une motion qui sera présentée
pour adoption à l'assemblée générale extraordinaire de la FNAI qui se tiendra
le 19 décembre prochain à Tizi-Ouzou.
Par ailleurs, en évoquant les problèmes
actuels de la corporation, l'orateur dira que la flambée des prix qui
caractérise le secteur de l'immobilier est provoquée par une offre quasi
inexistante contre laquelle son organisation essaie de lutter. Illustrant ses
propos par un exemple, il révélera qu'un F2 à la cité Daksi se vend aujourd'hui
à plus de 500 millions car, d'après lui, l'Etat ne fait rien pour alimenter le
marché parce que, d'une part, la loi interdit aux propriétaires de LSP de
vendre, et de l'autre, il y a le problème du logement AADL dont le propriétaire
a été confiné dans un statut éternel de locataire-acquéreur et qui ne peut
vendre son logement. «Aujourd'hui, le travail de l'agent immobilier est devenu
très aléatoire, conclut M. Barkat, et on peut attendre facilement six mois sans
concrétiser un seul contrat de vente !».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com