Algérie

Ils ne sont plus de ce monde : Guerrouabi, son oeuvre est immortelle



Cinq mois après sa disparition, le chantre de la musique chaâbi, El Hachemi Guerrouabi, a laissé un grand vide dans le cœur de mélomanes. Le regretté a marqué la chanson chaâbi d’une empreinte indélébile.

Décédé en juillet dernier, à la suite d’une longue maladie, il a été inhumé au cimetière d’El Madania, à Alger, en présence d’une foule nombreuse. « El Harez » était, incontestablement, un pilier de la chanson algérienne et un porte-parole de la chanson chaâbi. Les invétérés de ce style musical se souviendront à jamais du sourire légendaire et de la voix suave du maître. Son dernier concert, en juillet 2005 au théâtre de Verdure, fut un triomphe alors qu’il venait d’être amputé d’une jambe. Il avait prouvé, ce soir-là, que rien n’arrête la musique. Il était revenu, ce soir-là, pour conquérir, l’espace d’une soirée, son public et son pays qu’il avait quittés depuis quelques années. El Hachemi Guerrouabi est né en 1938 à El Mouradia. Il a grandi à Belcourt, où deux passions occupaient son temps : le football et la musique. Au début des années 1950, il commença à s’intéresser à la musique, et tout particulièrement à El Anka, M’rizek, H’ssissen, Zerbout et Lacheb. Au music-hall El Arbi, il se distingue en obtenant deux prix. Grâce à Mahieddine Bachetarzi, il rejoint l’opéra d’Alger, de 1953 à 1954, où il chantera Magrounet lehwajeb qui fut un grand succès. El Hachemi Guerrouabi fera aussi de la comédie et jouera dans plusieurs pièces et de nombreux sketches. Après l’indépendance, il rencontre Mahboub Bati avec lequel il enrichit ses connaissances, se perfectionne et enregistre des chansonnettes. Le maître avait introduit des changements dans le genre musical et avec El Barah, il aura un grand d’impact. L’homme excellera, également, dans le m’dih et les nabawiyate. Guerrouabi a commencé à taquiner le mandole à l’âge de neuf ans. Il a accumulé un capital immense grâce au contact et au travail assidu auprès de nombreux maîtres du style chaâbi. El Hachemi Guerrouabi avait à son actif des centaines de compositions, dont des adaptations de poèmes des XVIIe et XVIIIe siècles. Le chanteur populaire est parti, certes, vers d’autres cieux, mais son âme sera toujours là pour rappeler son talent et son œuvre monumentale.




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