Algérie

Ils n'ont toujours pas rejoint leurs maisons : L'enfer quotidien des sinistrés de Berriane



Les sinistrés des événements tragiques de Berriane sont dans une situation des plus déplorables. Quelque 400 familles, qui ont fui leurs maisons pour échapper aux menaces de mort et agressions à répétition dont elles ont fait l'objet se trouvent aujourd'hui contraintes d'y retourner, et ce dans un climat d'insécurité permanent. Les violences intercommunautaires, qui ont secoué au printemps dernier cette ville du sud, située à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa et à environ 600 km d'Alger, les ont obligées à se réfugier dans des écoles. Mais avec la rentrée scolaire au début du mois de septembre, ces familles ont été sommées par les forces de l'ordre de rejoindre leurs maisons. Mais la récurrence des agressions par des « bandes criminelles » les empêche de rentrer chez elles. « Ces sinistrés sont terrorisés par ce qui s'est produit. Ils ont toujours peur, surtout que les autorités ne semblent toujours pas en mesure de garantir leur sécurité », se demande un citoyen de la région.« Daghour Aïssa, sinistré, ayant cru à l'engagement de l'Etat à assurer la sécurité, a été assassiné dans sa maison par une bande de criminels. Les autorités ' censées assurer sa sécurité étaient impuissantes », souligne un communiqué de la section locale du RCD. Par peur, plusieurs familles sinistrées se retrouvent loin de chez elles, totalement abandonnées à leur sort. « Certaines ont même passé des nuits à la belle étoile, d'autres étaient contraintes de s'entasser chez des proches ou de louer des maisons », assure un citoyen de la région. « Le chef de daïra, accompagné par les forces combinées présentes en force le 11 septembre, était venu expulser les quelques familles qui n'ont trouvé que les écoles pour se réfugier. On demande à ces sinistrés de regagner leurs maisons que l'Etat s'est engagé à restaurer, comme si c'était un problème de logement qui se pose pour ces sinistrés et non de sécurité », ajoute la section RCD-Berriane.Une bonne partie de ces familles sinistrées sont d'El Madagh, considéré comme le quartier chaud de la ville, théâtre de toutes les formes de violence. La population a demandé aux autorités d'installer un poste de police permanent, afin de réduire les violences et d'assurer la sécurité des habitants. Selon le communiqué du RCD, cela n'a pas été fait. Le président de l'APC, élu RCD, affirme-t-on dans ce même communiqué, a abouti, dans une réunion avec les sinistrés, le 10 septembre, à une solution du problème. Solution présentée par la suite sous forme de trois propositions jugées facilement réalisables. Ces propositions tiennent compte de la situation de chacun des sinistrés. Lors d'une rencontre entre les sinistrés et le wali, le 11 septembre, les sinistrés ont présenté leur solution et exprimé leur disposition à quitter les écoles. Mais le wali, selon la section locale du RCD, a refusé de tenir compte de leurs propositions.« Le vendredi 12 septembre, un nombre impressionnant de policiers et de gendarmes, en compagnie du chef de daïra, est venu expulser les sinistrés. Le maire accompagné de plusieurs élus est venu tenter de trouver une solution qui arrangerait et les sinistrés et les élèves qui doivent regagner leurs classes. Un élu a été agressé physiquement et verbalement par des policiers, le bousculant et l'insultant. Le chef de sûreté de wilaya a refusé de présenter la réquisition au maire, malgré l'insistance de ce dernier. A 12h, les sinistrés ont cédé aux intimidations et décidé de quitter l'école pour aller nulle part, dans des camions chargés de familles et de leurs affaires, des femmes et des enfants ont les larmes aux yeux », précise la section RCD- Berriane, ajoutant que les familles sinistrées ont été abandonnées dans la rue. Le RCD-Berriane condamne ainsi fermement ce qu'il qualifie d'« injustice subie par les sinistrés » en plein Ramadhan, tout en demandant à ce que leur problème de sécurité soit sérieusement pris en charge. Pour rappel, la ville de Berriane a été secouée à deux reprises par des violences intercommunautaires en avril et mai 2008. Des violences qui se sont soldées par des morts, des blessés, plusieurs maisons saccagées et incendiées et des familles sinistrées.


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