Algérie - Revue de Presse

Ils n?étaient pas des extraterrestres



Dix années durant, les GIA ont semé la mort et la désolation dans le pays. Pratiquement toutes les familles algériennes ont été affectées, de près ou de loin, par leur folie destructrice qui s?est traduite par une centaine de milliers de morts, des millions de personnes déplacées et des traumatismes psychiques qui mettront des décennies pour se résorber. S?ils ont poussé la barbarie humaine à son paroxysme, les GIA n?étaient toutefois pas des extraterrestres. Ils constituaient le bras armé d?une expédition politique et idéologique bien réfléchie des courants intégristes du pays et de leurs alliés extérieurs visant à faire basculer l?Algérie dans leur giron : leur volonté était d?« afghaniser » le pays en lui appliquant par la force leur conception de la religion. Une Algérie républicaine, tolérante et moderne, ils n?en voulaient pas. Mettant à profit la confusion politique née de l?interruption du processus électoral, les GIA ont brassé large au sein des endoctrinés de l?ex-FIS. Ils ont pu s?installer en Europe et dans le monde arabe, y trouver des complicités et s?attirer des sympathies dans divers sérails politiques, citoyens et médiatiques. Le « qui tue qui ? » qui leur a servi de couverture diplomatique, notamment après les grands massacres de Bentalha et de Raïs, n?a pu être totalement battu en brèche que par le 11 septembre 2001 : découvrant avec horreur et stupéfaction la réalité du terrorisme fanatisé par sa vision de la religion, les nations complaisantes ou indifférentes comprirent la souffrance du peuple algérien et surtout le sens de son combat. Celui-ci fut remarquable, autant que l?a été la lutte contre le colonisateur français : la résistance s?organisa autour des forces de sécurité et des citoyens en armes et s?ancra profondément dans le refus de la population de se plier à la peur et aux intimidations des GIA installés dans tous les quartiers des villes et des villages. La défection de l?AIS, leur allié sur le terrain, contribua à fragiliser ces groupes terroristes qui virent également leurs rangs saignés par d?incessantes luttes intestines pour le pouvoir et l?argent, lesquelles donnèrent naissance au GSPC. Ce groupe reste aujourd?hui seul sur le terrain du terrorisme, maintenant que le GIA a été décapité quasi totalement, mais avec une faible capacité de nuisance. Reste à savoir comment la donne politique, qui commence à se mettre en place dans le pays autour de la notion d?amnistie générale, à l?initiative du chef de l?Etat, va « gérer » tous ces résidus du terrorisme et cerner la crise de la décennie 1990...


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