Les stomisés d'Oran lancent un énième appel de détresse aux autorités
publiques et sanitaires pour mettre fin à la pénurie de poches de recueil des
urines au niveau de l'antenne d'Oran de l'Office national d'appareillages et
d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH). Ils seraient près de 400
stomisés (malades souffrant de stomie) à Oran. «Notre handicap n'est pas dû au
fait qu'on soit obligé de vivre continuellement avec une poche en plastique,
mais d'en être privé,» affirmait récemment avec ironie et amertume, un des
malades.
Dans une lettre adressée aux participants au 11ème Congrès national sur
le cancer de la vessie qui devra se dérouler les 22 et 23 avril en cours à
Oran, les malades ont tenu à attirer l'attention des congressistes sur ce
problème «majeur» de pénurie des poches dont souffrent les malades. Un problème
qui se transforme rapidement en «calvaire» pour les malades dont bon nombre
d'entre eux «sont obligés de garder ces poches jetables plusieurs jours, voire
plusieurs semaines, en ayant recours au ruban adhésif et autres moyens de
rafistolage afin de colmater les différentes fuites.» Les rédacteurs de la
lettre ne manquent pas de souligner le caractère néfaste de ce type de procédé
et ses conséquences qualifiées de «désastreuses» sur la santé des malades.
«Ont-ils le choix ? Comment peuvent-ils se procurer des poches essentielles à
leur survie mais qui demeurent introuvables sur le marché ?», se demandent-ils.
Et d'ajouter : «cette lettre est un appel de détresse à toutes les personnes
appartenant au monde de la médecine qui luttent de toutes leurs forces contre
toutes les maladies et qui s'investissent corps et âme dans le seul but de
soulager un tant soit peu toutes les personnes qui souffrent afin de leur
permettre de vivre dans la dignité et un semblant de confort.» Avant de
conclure : «Les malades ayant subi une cystectomie totale considèrent que leur
handicap ne réside pas dans le fait qu'ils portent des poches mais bien plus,
et surtout, de ne pas en avoir.»
Près d'une vingtaine de malades,
dont le plus jeune est sexagénaire, avait sollicité dernièrement une réunion
avec le directeur régional de l'ONAAPH pour lui demander des explications sur
la rupture de ces poches en plastique qu'ils doivent recevoir régulièrement.
Une rupture qui dure depuis 08 mois et qui touche particulièrement les
urostomisés. «Cette rupture de stock serait due à un problème
d'approvisionnement auprès du fournisseur, les laboratoires ACTIS» affirment
des sources proches de l'ONAAPH.
Il y a trois types de stomies : la colostomie (lorsque c'est le colon
(gros intestin) qui est abouché sur l'abdomen), l'iléostomie (lorsqu'on a
abouché l'iléon (petit intestin) sur l'abdomen) et m'urostomie lorsqu'on doit
détourner le trajet normal de l'urine). Il y a plusieurs causes qui peuvent
forcer un chirurgien à pratiquer une stomie, telles que les maladies (cancer,
colite ulcéreuse…), les traumatismes (plaies par balles, couteaux, accidents…)
ou les malformations congénitales.
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Posté Le : 19/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Barti
Source : www.lequotidien-oran.com