Répondant à l'appel de leur section syndicale, les travailleurs de
l'Entreprise des corps gras d'Oran CO.GO (ex-ENCG) sise à Es-Senia ont
organisé, hier, une journée de protestation contre le retard dans le paiement
de leurs salaires. Tôt dans la matinée d'hier, les quelque 152 salariés de
l'entreprise d'Oran, soutenus par des représentants des travailleurs de l'unité
de Sig, banderoles en main, se sont rassemblés devant l'entrée de l'unité
«Stella» sise à Es-Senia pour exiger le paiement de trois mois d'arriérés de
salaires et la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des
travailleurs.
Les protestataires ont bloqué,
durant quelques minutes, la circulation au niveau de l'artère principale près
de la daïra d'Oran, puis l'ont libérée sans aucun incident après discussion
avec les responsables des services de police présents sur les lieux. Une
délégation représentant les travailleurs a été ensuite reçue par le chef de
daïra d'Es-Senia. Selon les responsables syndicaux, le recours à la
protestation est dicté par le cumul des problèmes socioprofessionnels qui ont
fini par user les travailleurs.
Dans une correspondance adressée au secrétaire général de la centrale
syndicale, les membres du syndicat rappellent ce qu'ils qualifient de
«situation catastrophique» de leur entreprise. «Nous nous sommes retrouvés au
point de départ et aucune amélioration n'a été enregistrée durant cinq années.
Une usine paralysée depuis 2006, avec une masse ouvrière abandonnée à l'usure
du temps, et ce, depuis la prise de participation du groupe Kou-GC dans le
capital de la filiale d'Oran, ex-ENCG…», lit-on dans cette correspondance. Les
rédacteurs de la lettre dénoncent «l'arrêt total de l'activité, l'absence
totale d'investissement et de formation pour le personnel et un fonds social
réquisitionné…». Les mêmes syndicalistes indiquent, par ailleurs, que malgré
les nombreuses correspondances à toutes les instances concernées, rien n'a été
fait à ce jour. «Nous n'avons pas perçu nos salaires de juin, juillet et août,
aucune clause de la résolution n°5/56 du 27 juillet 2005 n'a été respectée et
le protocole d'accord collectif n'a toujours pas été appliqué», affirme un
syndicaliste. Ce dernier signale que les travailleurs vivent dans des
conditions catastrophiques en l'absence de revenus. «Nos collègues de Sig n'ont
même pas pu effectuer le déplacement, car il n'ont pas de moyens», signale le
même interlocuteur. Le 03 août dernier, le syndicat avait dénoncé, dans une
correspondance adressée à Sidi Saïd, la situation actuelle de l'entreprise à
l'arrêt total, «alors que la résolution de 2005 signée avec le gouvernement
stipule le maintien de l'activité de raffinage des huiles alimentaires».
Les travailleurs s'interrogent
d'ailleurs pourquoi au niveau de l'unité d'Alger, l'activité a été relancée,
alors que dans les unités d'Oran et de Sig rien n'a été fait. «Qui est chargé
du suivi périodique de la mise en Å“uvre de la résolution du CPE», s'interrogent
les syndicalistes qui affirment au passage que si leurs doléances ne sont pas
prises en charge, ils n'hésiteront pas à se déplacer avec leurs enfants à Alger
pour protester. Pour conclure, les représentants des travailleurs exigent la
mise en application de toutes les clauses comprises dans les accords signés
avec la direction, la relance de l'activité au sein de leur entreprise,
l'application de l'accord sur le départ volontaire, le règlement du problème
lié au fonds social, la réintégration du syndicaliste Djaafar Nacer, entre
autres.
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Posté Le : 12/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com