Algérie

ILS EXIGENT L'APPLICATION D'UN DECRET QUI FIXE LEUR MARGE BENEFICIAIRE Les exploitants de stations-services dans l'expectative



L'Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-services (Uniprest) estime que l'absence de réévaluation des marges bénéficiaires risque de porter atteinte aux opérateurs du secteur de la distribution de carburants.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les exploitants de stations-services sont en colère. En gelant la réévaluation des marges bénéficiaires de la vente de carburants, les pouvoirs publics risquent de provoquer la faillite de ce secteur. «La dernière augmentation du prix du carburant date d'avril 2005. Depuis, notre marge bénéficiaire n'a pas été revue à la hausse. Pourtant, la réglementation en vigueur exige une révision annuelle de la rémunération de l'activité de commercialisation de détail des carburants. La situation est très préoccupante. Certains propriétaires de stations-services sont actuellement au bord de la faillite. Si les pouvoirs publics ne réagissent pas au plus vite, de nombreux opérateurs seront dans l'obligation de fermer boutique», insiste Hamid Aït Anceur, président de l'Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-services. La réglementation à laquelle fait référence Aït Anceur (le décret exécutif définissant la méthodologie d'ajustement du prix du pétrole brut entrée-raffinerie utilisé dans la détermination du prix de vente des produits pétroliers sur le marché national de septembre 2008) précise les modalités de rémunération de la commercialisation des carburants. «Les modalités de détermination de la rémunération de l'activité de commercialisation de détail sont réexaminées tous les cinq ans par la vérification de la validité des paramètres de base ayant servi à leur détermination, et leur ajustement éventuel, en consultation avec les distributeurs concernés», précise l'article 24 de ce texte réglementaire. Et c'est justement la non-application de ce décret que dénoncent les membres de l'Uniprest. «Les prix du carburant auraient dû être révisés en 2010 par l'Agence de régulation des hydrocarbures (ARH). Mais cela ne s'est pas produit. Le décret donne la possibilité aux opérateurs de saisir les pouvoirs publics. Les dossiers que nous avons introduits tant au ministère de l'Energie et des Mines qu'à l'ARH n'ont jamais abouti», déplore Hamid Aït Anceur. D'après lui, les mesures prises au terme de la dernière tripartite ont fini par donner l'estocade aux opérateurs du secteur. «L'augmentation du SNMG est une excellente décision, mais dans notre cas, elle va avoir des répercussions financières importantes. Dans d'autres secteurs d'activité, les opérateurs peuvent augmenter le prix de vente de leurs produits. Les exploitants de stations-services n'ont pas cette possibilité puisque les prix sont administrés. Là encore, depuis 2005, le SNMG a été augmenté à trois reprises alors que notre marge bénéficiaire est restée inchangée», affirme le président de l'Uniprest qui est également vice-président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA). Aït Anceur se dit conscient de la situation à laquelle est confronté le gouvernement. «L'augmentation du prix du carburant est une décision sensible car elle a nécessairement des répercussions sur le plan social. Mais le gouvernement a la possibilité d'augmenter notre marge en révisant les taxes sur les carburants.»


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