Quatre-vingt huit islamistes libyens membres ou proches d'Al Qaîda, parmi lesquels quarante-cinq éléments du Groupe islamique des combattants libyens (Gicl), ont été libérés hier de la prison d'Abou Slim à Tripoli, selon un journaliste de l'AFP sur place.
« Quarante-cinq membres du Gicl et 43 éléments d'autres groupes jihadistes ont été libérés grâce aux efforts de la fondation Kadhafi », que préside Seif Al Islam, fils du numéro un libyen Mouammar El Gueddafi, a-t-on souligné dans un communiqué signé notamment par la Fondation et des associations d'avocats. « Outre les membres du Gicl, les autres détenus libérés sont des anciens membres d'Al Qaîda qui étaient actifs en Afghanistan ou en Irak », a précisé Saleh Abdessalem, le bras droit de Seif Al Islam. Regroupés dans une cour de la prison, les détenus ont rencontré des journalistes avant de retrouver leurs familles sous les youyous des femmes et les cris d'« Allah Akbar ».Deal avec Seif Al islam 'Certains ont fondu en larmes en retrouvant leurs enfants, épouses ou parents. Ibrahim Bouhlig, 35 ans, a été libéré après 11 ans de détention. Il a affirmé avoir quitté la Libye à l'âge de 16 ans pour aller combattre les Russes en Afghanistan. Il a été arrêté en Arabie Saoudite en 1998 avant d'être extradé vers la Libye. Selon « Abou Hachem », de son nom de guerre, la libération fait suite à un « dialogue avec Seif Al Islam par l'intermédiaire d'un dignitaire religieux libyen, Ali Sallabi ». Elle intervient au moment où Seif Al Islam El Gueddafi est pressenti pour occuper le deuxième poste le plus important à la tête du pays, celui de « coordinateur des commandements populaires et sociaux », un poste équivalent à celui de chef d'Etat. Depuis le début du « dialogue » avec les islamistes, il y a deux ans, plus de cent membres du Gicl ont été libérés, a indiqué hier la Fondation, qui avait annoncé en mars dernier que 170 éléments de ce groupe étaient toujours en prison. Selon un des détenus libérés, pas moins de 400 membres, dont les principaux dirigeants du groupe, sont toujours détenus dans la prison d'Abou Slim. Le Gicl avait réaffirmé en 2007 sa détermination à combattre le régime de Mouammar El Gueddafi, avant d'annoncer la même année son ralliement au réseau d'Al Qaîda. Ce groupe était dirigé depuis l'Asie centrale par Abou Laith Al Libi, un des tout premiers lieutenants d'Oussama Ben Laden, tué en février 2008 par un missile américain dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan. Il a été formé au début des années 1990 en Afghanistan par des militants libyens venus combattre les Soviétiques et restés sur place après le départ de ces derniers. Son existence a été annoncée en 1995. Il se fixe pour objectif de renverser le régime de Mouammar El Gueddafi et de le remplacer par un Etat islamique radical. Il s'agit du deuxième groupe islamiste maghrébin à avoir rallié Al Qaîda, après le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (ex-GSPC) algérien qui s'est rebaptisé en janvier 2007 Mouvement d'Al Qaîda dans les pays du Maghreb islamique.
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Posté Le : 16/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. I.
Source : www.elwatan.com