Algérie

Ils étaient aux tout premiers rangs des expulsés de France en 2006 Trois milliers d?Algériens placés en rétention administrative



Rendue publique alors que le Sénat français était sur le point d?adopter, comme prévu, la loi «Hortefeux» sur l?immigration, l?information ne surprend pas outre mesure. Les Algériens ont continué à fournir l?essentiel des contingents d?immigrés clandestins n?ayant pas «vocation à rester en France», selon la formule officielle hexagonale. En 2006, ils étaient, par nationalités, au second rang de la rampe d?expulsion vers le pays d?origine. Juste derrière les Roumains, dont le pays est devenu de fraîche date un membre de l?Union européenne avec tout ce que cela vaut comme changement pour leur situation. Entre janvier et décembre de la même année, 3.440 «nationaux» sont passés par les centres de rétention administrative, ultime lieu d?»hébergement» avant l?embarquement contraint vers l?Algérie. Un chiffre qui représente 12,21% de la proportion globale d?étrangers exposés à un sort similaire lors du même exercice. Devancés par les Roumains (4.006 et 14,22%), les Algériens sont talonnés par les Marocains (2.572 et 9,13%), les Turcs (2.192 et 7,78%), les Tunisiens (1.216 et 4,32%) et les Chinois (1.194 et 4,24%). En tout, une quarantaine de nationalités ont été touchées, à des niveaux contrastés, par l?offensive, de plus en plus pressante, contre les «sans-papiers». Enseignements parmi une multitude d?autres, ces chiffres meublent un volumineux rapport de la CIMADE (Service oecuménique d?entraide), une institution au premier rang de l?assistance et de la défense des immigrants et des étrangers en mauvaise passe. Seule entité française habilitée de par la loi à rendre visite aux sans-papiers placés en rétention administrative, la CIMADE ne cesse, depuis des décennies, de se porter au secours des migrants irréguliers. Pendant la guerre d?Algérie, elle s?est rangée, en donnant de la voix, du côté des partisans français de l?indépendance algérienne. Rien qu?à Paris intra-muros (hors banlieue), un millier d?Algériens ont transité par les deux centres de rétention réservés à la capitale française (Vincennes pour les hommes et l?Ile de la cité pour les femmes). A l?image de la moyenne nationale, les «nationaux» constituent, avec les Roumains, le gros des effectifs placés en rétention administrative. Le rapport de la CIMADE ne fournit aucun éclairage ni indication sur le nombre d?Algériens reconduits effectivement à la frontière. Par femmes, les Algériennes sans-papiers placées en rétention à travers toute la France étaient 76 en 2006, soit à la 9e place et 2,80% du total. Une proportion bien en deçà des Roumaines (747), des Chinoises (297), des Bulgares (177), des Nigérianes (114), des Camerounaises (98), des Marocaines (94), des Brésiliennes (92) et des Ukrainiennes (86).


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