Algérie

Ils écartent la suspension de leur aide financière à l'égypte Les Etats-Unis lâchent les Frères musulmans



Se gardant de qualifier le renversement du président Mohamed Morsi de "coup d'Etat", Washington s'est totalement rangé du côté de l'opposition et des militaires égyptiens en estimant qu'il n'était pas dans "le meilleur intérêt" des Etats-Unis de mettre fin immédiatement au soutien financier à ce pays.Le soutien et la sympathie dont bénéficiaient les Frères musulmans à Washington semblent bel et bien finis au vu des dernières prises de positions américaines au sujet de la situation prévalant en Egypte.
En effet, en annonçant lundi qu'elle ne suspendrait pas l'aide financière à l'Egypte, estimant qu'il n'était pas dans "le meilleur intérêt" des Etats-Unis de mettre fin immédiatement au soutien financier à ce pays, l'administration Obama a bien choisi son camp. Dans son briefing quotidien, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, s'est bien gardé de qualifier la destitution du président Mohamed Morsi par l'armée égyptienne de "coup d'Etat", pour ne pas rendre inapplicable la loi américaine qui stipule que toute aide financière non humanitaire à un pays est coupée en cas de renversement d'un gouvernement par un coup d'Etat.
Soulignant que l'administration d'Obama examinait "avec précaution" la situation en Egypte et se concerterait avec le Congrès, Jay Carney a estimé que les mesures prises par l'armée égyptienne semblaient avoir un soutien populaire dans ce pays. Interrogé clairement pour savoir si l'action prise par l'armée égyptienne contre Mohamed Morsi était considérée par les Etats-Unis comme un "coup d'Etat", Jay Carney a répondu prudemment en déclarant qu'il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis d'agir "inutilement et précipitamment" sur une telle décision. Il a argué qu'il fallait garder à l'esprit que l'objectif des Etats-Unis est d'aider le peuple égyptien "dans sa transition vers la démocratie". Selon lui, les dizaines de millions d'Egyptiens qui ont pris part aux grandes manifestations contre l'ex-président Mohamed Morsi ne considèrent pas sa destitution comme un coup d'Etat, ajoutant qu'il était important de considérer les "intérêts de sécurité nationale" des Etats-Unis. "Il s'agit d'une question complexe et difficile avec des conséquences importantes", a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche.
Dans le même ordre d'idées, il a fait valoir qu'une suspension immédiate de l'aide à l'Egypte "n'est pas dans le meilleur intérêt des Etats-Unis". Le porte-parole de la Maison-Blanche n'a pas manqué, toutefois, de souligner que les Etats-Unis demeuraient "profondément préoccupés" par la violence croissante à travers l'Egypte, tout en condamnant les appels à la violence lancés par les Frères musulmans. Il a appelé l'armée égyptienne à éviter les arrestations politiques et les restrictions aux médias.
Il n'en demeure pas moins, que le Congrès américain reste divisé sur l'opportunité de retirer l'aide américaine à l'Egypte. Ceci étant, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre cette attitude des Etats-Unis, qui ont répondu favorablement à l'appel d'Israël, qui a demandé de ne pas geler l'aide militaire américaine à l'Egypte après la destitution du président Mohamed Morsi par l'armée.
Selon des médias israéliens d'hier, cette requête vise à empêcher l'application d'une loi américaine interdisant le versement d'une aide financière à un régime issu d'un coup d'Etat. Selon la radio publique, des responsables israéliens ont pressé les Etats-Unis de ne pas geler l'aide militaire à l'Egypte, d'un montant annuel de 1,3 milliard de dollars. Le quotidien Haaretz citant un "haut responsable américain" a précisé que des "coups de téléphone marathon" ont été échangés sur ce dossier entre le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, ainsi qu'entre les conseillers à la Défense nationale des deux pays, Yaakov Amidror et Susan Rice.
Au cours de ces discussions, les interlocuteurs israéliens ont souligné que toute remise en cause de l'aide financière américaine risquait d'avoir un "impact négatif" sur la sécurité d'Israël dans la mesure où l'armée égyptienne disposerait de moins de moyens pour assurer la sécurité dans le Sinaï.
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