Algérie

Ils dénoncent des licenciements abusifs


Les grévistes affirment avoir tout fait «pour créer une section syndicale, mais les gérants de l'entreprise ont même refusé d'accuser réception de nos courriers».Décidément, rien ne va plus à la Sarl Generic Lab de Rouiba, une entreprise de fabrication de produits pharmaceutiques appartenant aux héritiers de l'ancien patron de la SM, le général Medjdoub Lakhel-Ayat.
Hier, une quarantaine de travailleurs ont manifesté pour la énième fois devant le siège de cette entité pour dénoncer «le refus obstiné de notre employeur de répondre à nos revendications et le licenciement abusif d'une dizaine de nos camarades pour avoir réclamé leurs droits les plus légitimes».
«On travaille dans des conditions catastrophiques. On subit d'énormes pressions et certains ateliers sont dépourvus de hottes et de grilles d'aération alors que le gros des produits que nous fabriquons sont faits à base de composants chimiques et cancérigènes», se plaint une jeune fille qui relève «la multiplication des accidents de travail et le non-respect des normes de production».
Un de ses collègues se demande : «Est-ce normal qu'un travailleur qui cumule plus de 10 ans d'expérience continue à percevoir 21 000 DA». «On ne perçoit ni la prime de nuisance ni celles du rendement ou de la femme au foyer. La paie ne nous est jamais versée à temps. Et quand on a fait grève pour demander nos droits, on nous a interdit l'accès à l'entreprise», s'indigne-t-il.
Les grévistes affirment avoir tout fait «pour créer une section syndicale, mais les gérants de l'entreprise ont même refusé d'accuser réception de nos courriers». «La Sarl emploie 200 travailleurs. Le 21 juin dernier, ils étaient 125 à participer à la grève. Nous avions exigé les primes de rendement collectif et individuel (PRC) et (PRI), le départ du DRH, la révision de la grille des salaires, la fixation d'une date précise pour le versement de nos salaires.
Néanmoins, au lieu de nous inviter à la table des négociations, les responsables ont préféré la manière forte, car on nous a interdit d'accéder à l'intérieur de l'entreprise, voire aux sanitaires. Plus grave encore, une dizaine de nos camarades, dont la plupart sont des contractuels, ont été licenciés de manière abusive, tandis que d'autres ont fini par rejoindre leurs postes sous pression», relatent-ils.
Selon eux, comme si ces décisions n'étaient pas suffisante, «l'employeur est allé jusqu'à déposer plainte à notre encontre en nous reprochant d'entraver le bon fonctionnement des activités de la Sarl». «La justice a prononcé un non-lieu, malgré cela, on nous a envoyé des mises en demeure pour abandon de poste.
Une fois devant le juge, un représentant de Generic Lab nous a exigé 20 millions de dinars de dédommagement pour le 1er jour de grève. Cela prouve que l'entreprise se porte bien financièrement. Avant-hier, le DRH a fait une annonce pour recruter et remplacer certains grévistes.
Ce qui est contraire à l'article 33 du code du travail, qui interdit également toute mesure de sanction à l'encontre des grévistes sans l'aval des autorités compétentes. Mais l'Inspection du travail n'est jamais intervenue pour faire appliquer la loi. Elle s'est rangée du côté de l'employeur», déplore un protestataire.
Interrogé, un des gérants de la Sarl dément certains propos des grévistes, soulignant avoir procédé à une augmentation des salaires deux mois avant le débrayage. Selon lui, «la production est assurée selon des normes très strictes et on n'a jamais fermé les portes du dialogue». Il précise n'avoir procédé à aucun licenciement, «mais j'ai juste mis fin à certains contrats».
Notre interlocuteur a laissé entendre qu'il n'est pas près de céder aux revendications des protestataires, soulignant que le règlement du conflit échoit à l'inspection du travail et à la justice.
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