Algérie

Ils condamnent le paiement des rançons et appellent le Mali à lutter contre le terrorisme


Les Touareg du nord du Mali ont alerté, dans leur déclaration finale rendue publique hier, lors d'une conférence de presse à l'issue des travaux de leur conférence, sur « la concession d'une partie de leur territoire aux groupes terroristes et l'absence totale de toute volonté des autorités pour libérer le pays de présence de ces groupes criminels ». Réunis à Alger depuis plus de quatre jours, les cadres dirigeants de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC), l'aile politique de la rébellion touareg au nord du Mali, rejettent les accusations « mensongères » de soutien aux terroristes dirigées contre leur communauté et ce, soutiennent-ils, « en dépit de la lutte menée » contre ces groupes. De ce fait, ils réaffirment leur engagement à poursuivre leur contribution à la lutte contre le terrorisme et, par la même occasion, ils condamnent « fermement » le paiement des rançons pour les preneurs d'otages et appellent de manière « solennelle » le gouvernement malien « à se joindre à l'effort de la communauté internationale non seulement pour la paix, mais aussi pour la lutte contre le terrorisme et tous les facteurs d'insécurité ». Pour les cadres de l'ADC, la conférence d'Alger a permis d'examiner les « modalités pratiques » devant permettre à leur organisation de rendre effective sa contribution à la vie politique du Mali, et à la sécurisation, la sensibilisation et le développement des régions du Nord. Le constat qu'ils dressent fait état d'une « situation critique » caractérisée une paupérisation de plus en plus criante qui pèse lourdement sur la population. Celle-ci, disent-ils, vit dans « le dénuement le plus total en raison de la non-application des dispositions de l'Accord d'Alger, notamment son volet lié à la réinsertion et au développement sur la base des recommandations du forum de Kidal ». Ils ne manquent pas de réitérer leur attachement « indéfectible » à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale de leur pays, aux dispositions de l'Accord d'Alger qui reste, selon eux, la base et le référent au règlement de la crise qui sévit dans la région du Nord et à la préservation de la paix, la sécurité et la stabilité du Mali.De ce fait, les signataires de la déclaration expriment leur « disponibilité » à promouvoir « une nouvelle dynamique politique » à même d'aider leur organisation des « divisions » mais aussi de « prémunir » la population « des divers périls » dirigés contre elle. Au gouvernement malien, ils expriment leur volonté de poursuivre le dialogue tout en l'appelant à mettre en 'uvre « de façon concrète et urgente les mesures arrêtées par l'Accord d'Alger, de poursuivre la consultation avec la facilitation pour créer les conditions conduisant les parties signataires de cet accord à s'engager pleinement dans son application ». Les cadres de l'ADC réaffirment leur engagement à sensibiliser la communauté internationale sur les difficultés vécues par les populations du Nord et à placer leur lutte dans le cadre de la légalité politique en vue de trouver les solutions durables et définitives aux diverses contraintes pesant sur la région, à travers la tenue d'un congrès. Tous ces points ont été abordés lors d'une conférence de presse durant laquelle le porte-parole du mouvement, Hama Ag Sid Ahmed, est revenu sur les conditions de la tenue de la rencontre d'Alger, ses objectifs et les mesures prises, telle l'installation d'un bureau de gestion de la crise qui va préparer le congrès prévu pour mars prochain et réunira toutes les sensibilités de la région du Nord, pour aboutir probablement à une nouvelle formation politique. Le porte-parole a beaucoup insisté sur le rôle de médiation joué par l'Algérie, pays qu'il n'a cessé d'interpeller pour peser de son poids et faire pression sur le voisin malien pour qu'il revienne à l'accord signé en juillet 2006.
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