Algérie

Ils accusent Sadi d’user de pratiques «staliniennes»



111 membres du RCD claquent la porte Conséquence logique de la défection de 111 cadres dont des dirigeants de la direction centrale, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Saïd Sadi, se trouve plongé dans une véritable crise. En effet, en tête de liste des démissionnaires, il y a M. Ahdaden, le trésorier du parti ainsi que l’ancien P/APC de Mohammadia, M. Chami Amar et Kellali Kamal membre du Conseil national de la formation du docteur Sadi. Dans un communiqué dont une copie nous est parvenue, les transfuges du RCD déclarent que «le parti qui prône la démocratie continue à vivre selon des pratiques politiques usées et dépassées». Ils ont de même regretté les exclusions et la marginalisation que pratique le secrétaire général Saïd Sadi, pratiques qu’ils ont qualifiées de «staliniennes». Selon ce communiqué, «le dernier congrès du RCD constituait la dernière occasion pour les cadres de réhabiliter la pratique démocratique, la décision collégiale et le rejet de l’exclusion par le docteur Sadi auquel le communiqué signé par les démissionnaires reproche d’avoir recouru à la suppression des postes de vice-présidents du parti afin d’agir en solitaire et sans en référer au bureau national du rassemblement. Allant plus en avant dans ses dénonciations, le communiqué reproche à Saïd Sadi d’avoir procédé à un coup d’Etat au moment même où les autres partis consacrent les pratiques démocratiques en leur sein. D’autre part, les signataires du document déclarent désespérer du retour du RCD à la ligne démocratique après que Sadi s’est décidé à agir de façon unilatérale et dévoilé sa véritable nature qui rejette le travail démocratique et sa mainmise sur le parti qu’il a transformé en fonds de commerce. Ils assurent avoir usé de toutes les voies pour revendiquer leur droit d’activer au sein du RCD de façon démocratique. Devant de tels développements et en raison du fait que le RCD n’a plus de crédibilité et de son absence sur la scène politique et l’exclusion des jeunes cadres capables d’accompagner la nouvelle démarche que suit le pays, les 111 signataires du communiqué prévoient une débâcle de ce parti à l’occasion des législatives du 17 mai prochain. A propos de cette défection collective, la direction nationale du RCD s’est refusée de se prononcer sur les accusations que les cadres démissionnaires ont portées contre Saïd Sadi que le parti a réélu il y a un mois au poste de secrétaire général. A ce propos, Mohamed Khandak, membre du bureau national a estimé que chaque militant est libre d’activer au sein du parti ou de démissionner, qu’il n’est pas possible de concilier tous les avis et qu’il s’agit-là de la tentative de certaines parties d’alimenter la fronde au sein du RCD de crainte des résultats qu’il pourrait réaliser lors des prochaines élections. Selon des recoupements, la tempête qui secoue ces jours-ci le RCD est la 5e du genre au cours de laquelle il est saigné et sa maison en feu. Cette démission collective, rappelle-t-on encore, intervient après celle du groupe de Babouche en 1992 qui avait donné naissance au parti «Assala» dissous et avant que Me Aït Larbi Mokrane ne se retire, lui aussi, du parti suivi du groupe de Khalida Toumi après les élections présidentielles de 1999 et son ralliement au pouvoir. Selon les observateurs, la saignée qui a marqué le plus le RCD est celle qui a suivi la démission du groupe de Amara Benyounès, alors bras droit de Saïd Sadi et qui a fondé l’UDR, non encore agréé. On fait remarquer aussi que la démission des 111 cadres et militants intervient au plus mauvais moment pour la formation de Sadi et à quelques mois seulement des législatives de mai prochain à l’occasion desquelles le RCD comptait se repositionner après son boycott du scrutin de 2002. Amina Saad




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