Algérie

Ils accusent les intermédiaires : Les mandataires court-circuités



Sur les 50% de fruits et légumes commercialisés par les halles centrales d'Oran, 30% sont effectués par des mandataires, alors que le reste est commercialisé par le circuit informel, a indiqué, jeudi, un membre du Bureau des mandataires de la wilaya d'Oran, lors d'une rencontre nationale sur la réorganisation des marchés de gros de fruits et légumes, organisée par le Bureau local de l'UGCAA d'Oran à la Munatec de Canastel.

Une situation qui a incité les mandataires à tirer la sonnette d'alarme sur les conséquences engendrées par ce phénomène et à demander l'aide de l'Etat pour contrecarrer ce fléau dont les préjudices causés au Trésor public se chiffrent à des millions, voire des milliards de dinars. « On ne veut pas d'intermédiaires et on demande à l'Etat de nous protéger en appliquant la loi contre ces intrus », a affirmé le secrétaire général de l'Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA), M. Salah Souilah. Tout en soulignant les dépassements et la spéculation, l'un des intervenants a cité l'exemple de la salade verte, écoulée la semaine dernière entre 120 et 150 DA le kilo, alors qu'elle n'avait pas dépassé les 60 DA au niveau du marché de gros. « Ces intermédiaires imposent leur diktat en bloquant les fellahs à l'entrée des halles centrales pour acheter leurs produits et les écouler par la suite à des prix exorbitants », affirme-t-il. « C'est un marché parallèle au sein même de l'enceinte du marché de gros ». Toutefois, le constat reste identique à travers toutes les régions du pays et le mécontentement des mandataires est national, comme souligné par un intervenant de la wilaya de Mostaganem où, sur les 100 mandataires qui activaient auparavant, 50 ont préféré mettre la clé sous le paillasson, laissant place à un groupe d'intermédiaires qui imposent leur loi. Au niveau de la wilaya de Relizane, sur la quarantaine de mandataires, seulement dix activent en ce moment, a souligné un autre opérateur. Tout en dénonçant les problèmes d'insécurité, de défaut d'hygiène à l'intérieur des marchés de gros, entre autres, l'ensemble des intervenants ont tenu à souligner la non-régularisation de la situation d'une vingtaine de commerçants du marché de gros d'Oran avant leur transfert vers le nouveau site d'El-Kerma. Ces derniers, qui demandent l'intervention du Centre national du registre de commerce (CNRC) pour leur régularisation, rappellent qu'ils sont en possession de baux et sont à jour vis-à-vis de la Direction des impôts. Du côté de la Direction régionale du commerce, une commission de wilaya, regroupant les représentants du CNRC, ceux des impôts, le président de l'APC, deux membres de la Chambre d'agriculture, et présidée par le directeur du commerce, est chargée d'étudier ces dossiers où plusieurs critères sont pris en considération. Dans ce contexte, l'on saura que ces cas seront étudiés par la commission et les résultats seront connus incessamment. D'autre part, abordant la question de la gestion des marchés, le président de la Commission nationale des marchés de gros a dénoncé la non-concertation des professionnels dans les projets de réalisation de ces enceintes commerciales. Il cite le cas du nouveau marché des fruits et légumes de la localité d'El-Kerma où certaines insuffisances, liées à l'exiguïté des stands en plus de la présence de la décharge publique située non loin du marché, ont été relevées après la sortie sur site effectuée mercredi dernier par les membres de l'UGCAA. « Nous avons de l'expérience et un stand de 32 m² ne suffit pas pour un mandataire », indique notre interlocuteur. En espérant trouver une solution à ce problème, le président de la Commission nationale demande à ce qu'un règlement soit imposé à l'intérieur du marché pour une meilleure gestion.

Pour sa part, le directeur régional du commerce affirme que l'Etat a rempli sa part de responsabilités par le biais de projets de réhabilitation de marchés couverts et la réalisation de nouveaux marchés. L'exemple est que pour la région ouest qui couvre Oran, Mostaganem, Aïn Témouchent, Tlemcen et Sidi Bel-Abbès, 42 marchés couverts, dont 25 dans la seule wilaya d'Oran, sont concernés par des travaux de réhabilitation et de réaménagement, alors que cinq nouveaux seront réalisés à Oran. Une décision a été également prise pour la création de marchés couverts et des marchés de proximité dans les wilayas qui manquent d'enceintes commerciales.

Par ailleurs, en demandant la coordination de l'UGCAA, le représentant du commerce explique, à ce titre, que toutes les dispositions ont été initiées pour l'approvisionnement du marché et sa régulation en fruits et légumes au cours du mois de Ramadhan et que certains produits, comme la farine et la semoule, sont réglementés. Des sanctions sévères seront également prises contre tout commerçant impliqué dans la rétention de stock pouvant engendrer un phénomène de spéculation. Un arrêté portant règlement intérieur des marchés est mis en place et des promesses ont été données pour le renforcement des actions de lutte contre le phénomène de l'informel.

Pour sa part, le SG de l'UGCAA a tenu à rassurer le consommateur que toutes les actions sont prises pour contrecarrer une quelconque tentative de spéculation en lançant un appel pour l'intérêt collectif sachant que pour l'avenir des marchés l'UGCAA va opter pour la création d'une Fédération nationale des marchés de fruits et légumes.






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