En cette triste journée du 27 février 1989, à 7h du matin, adossé à un mur, à la place de Tajmaât du village de Mezeguène, dans la commune d'Illoula Oumalou, Fergani Saïd âgé seulement de 13 ans, le cartable à la main, ne s'attendait certainement pas à recevoir de plein fouet le bus du ramassage scolaire de l'APC qui arrivait pour effectuer l'acheminement des élèves du village vers le CEM d'Illoula.
Une fausse man'uvre du conducteur et voilà, tel un bolide, le bus qui s'en alla tout droit vers le mur où s'était abrité le petit Yazid pour se protéger du vent glacial qui rasait les hauteurs du village qui culmine à quelque 1400 m d'altitude. Le mur percuté par le bus, s'abattit de tout son poids sur le corps frêle de Yazid qu'on devait retirer, quelques minutes après, sous les décombres, estropié de la jambe droite et le bras droit et fut acheminé dans un état comateux et le bras gauche en lambeaux vers l'hôpital de Tizi Ouzou. Plusieurs opérations, et 11 jours de coma. On avait tenté de « recoudre » l'autre bras mais c'était trop tard. Le bras n'étant pas irrigué par le sang, devenait de plus en plus noir, une amputation supplémentaire s'avérait plus que nécessaire. Il ne restait depuis à Yazid, que la jambe gauche.Une longue hospitalisation de 12 mois entre l'hôpital de Tizi Ouzou et le centre de rééducation de Tixeraïne, exténuera ses parents qui se résigneront à accepter le sort de leur enfant. Son pauvre père, aujourd'hui décédé comme sa mère d'ailleurs, devait ensuite batailler des années durant contre l'APC d'une part et d'autre part contre la SAA qui s'était acharnée pour casser le jugement rendu par le tribunal d'Azazga qui fixa à 25 millions de centimes le montant des dommages dus à la victime pour le ramener à 150 000 DA et cela, au moment où la Cour suprême a jugé irrecevable le pourvoi en cassation. Les jugements qui se sont succédé avaient exténué le défunt père de Yazid qui devait se résigner à encaisser, 10 années après l'accident, 150 000 DA (15 millions de centimes).Aujourd'hui, orphelin de père et de mère depuis quelques années, Yazid qui a aujourd'hui 31 ans, marié et père de 2 filles, vit dépendant de sa femme employée vacataire à l'APC d'Illoula. L'épouse lance un véritable appel de détresse aux plus hautes autorités du pays, à M. Ould Abbas, en vue de se pencher sur leur cas. Ballotté dans ses démarches d'une institution à une autre, la famille ne sait plus où trouver une oreille attentive.
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Posté Le : 25/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Lies Adli
Source : www.elwatan.com