Algérie

"Il y a une incohérence au sein du gouvernement"




Le Palais du gouvernementBallon sonde ou provocation suicidaire contre les citoyens, incohérence grave, les politiques s'interrogent.Le prix du baril, qui a plongé d'environ 60% depuis juin, a conduit le gouvernement à remettre en cause la politique sociale, en annonçant l'abandon de la gratuité des soins et le gel des recrutements. Dans son réveil trop tardif, le gouvernement veut alléger les charges du Trésor public, en instaurant le paiement des services publics. En réaction à ces déclarations, le PT, par la voix de son député, Ramdane Taâzibt, a tenu à relever d'emblée une contradiction de taille: «Le changement de la politique sociale du gouvernement n'est pas du ressort du ministre des Finances. Il relève du chef de l'Etat.» Or, poursuit-il, «le président de la République a insisté, lors du dernier Conseil des ministres, sur le fait que la politique sociale du l'Etat restera inchangée». «On a bien voté la loi de finances 2015, qui consacre environ 60 milliards de dinars aux transferts sociaux», commente-t-il.Le soutien aux familles, «en matière d'aides au logement, l'accès aux soins, la subvention des prix des produits de première nécessité, de l'eau, de l'électricité, constitueront, les destinations de ces transferts sociaux», note-t-il. A ceux-là s'ajoutent, «les emplois qui sont soutenus par l'Etat, la hausse des salaires qu'induira l'abrogation de l'article 87 bis», ajoute-t-il.En tout état de cause, le PT, qui considère ces déclarations comme un «ballon sonde», s'inscrit en porte-à-faux contre l'abandon de la politique sociale du gouvernement. Sur un ton pessimiste, le président du Jil Djadid, Soufiane Djilali, a déclaré que «ce genre de déclarations dénotent qu' il y a un effondrement de l'Etat». «Après 15 ans de politique de cigale, le gouvernement nous promet la politique de la fourmi», commente-t-il.Le gouvernement navigue à vue car tout récemment «le Premier ministre n'a pas hésité à inviter les jeunes à se marier avec les crédits Ansej». De son côté, Lakhdar Benkhelaf, député du parti El-Aâdala de Djaballah, dira qu'il fallait s'attendre à ce type de décisions du moment que «le gouvernement ne possède aucune politique de prévoyance ni d'anticipation». «On savait déjà que le contenu de la loi de finances 2015 dépendra totalement du prix du baril», indique-t-il. Par ailleurs, «le gouvernement qui a dépensé sans compter et qui a favorisé la gabegie est rattrapé par la réalité d'absence de vision politique, économique et sociale», commente-t-il. Cependant, ajoute-t-il «l'entêtement du pouvoir à exploiter le gaz de schiste, un investissement qui nécessite des moyens financiers énormes contraste avec la volonté du gouvernement à imposer l'austérité aux citoyens».Nourredine Bahbouh, président de Ufds, a considéré ces déclarations «comme résultat de l'incohérence dans la gestion des affaires de l'Etat». Cela donne la mesure, indique-t-il sur «la contradiction du discours servi ces dernier temps par les cercles du pouvoir en place». «Celui qui a déclaré tout récemment que la chute des cours du pétrole n'aura aucun impact sur l'économie nationale, a commis un revirement spectaculaire avant-hier», commente-t-il. Est-ce-qu'il y a un commandant de bord dans le bateau Algérie' s'est-il demandé. Cette situation «de non Etat est corroborée par la multiplication des agitations sociales qui s'éternisent dans un pourrissement dangereux», a-t-il souligné.«Un véritable débat avec toute la classe politique s'impose pour sortir d'un bourbier politique périlleux», a-t-il conclu.Le secrétaire général du parti Ennahda, Mohamed Douibi, a qualifié les déclarations du ministre des Finances de «suicidaires».Le moins que l'on puisse dire est que «cela participe d'une provocation supplémentaire contre les citoyens qui restent le maillon fable», dit-il.Cette politique est inconcevable car le gouvernement aurait dû, au préalable, réduire le train de vie de l'Etat et les dépenses publiques au niveau des départements ministériels avant de demander aux citoyens de serrer la ceinture.Le Pôle des forces de changement a souligné hier dans son communiqué que «toute la gestion gouvernementale de cette crise due au choc pétrolier apparaît plus réduite à «l'improvisation, à la fuite en avant, aux incohérences et aux contradictions, que porteuse d'une vision et d'une démarche rigoureuses et audacieuses que commande sa gravité».




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