Algérie

Il y a quinze ans Ahmed Wahby tirait sa révérence


D’un exil à l’autre Il y a un adage de chez nous qui dit «Quand de son vivant, il espérait une datte, on lui offre, à sa mort, tout un régime». Cette maxime populaire, qui résume pleinement les déceptions et les ambitions déçues de toute une vie, pourrait parfaitement illustrer les désillusions qu’a vécues au cours de sa longue carrière artistique le grand maître de la chanson oranaise Ahmed Wahby, de son vrai nom Ahmed Driche Tedjini. Quinze ans après sa mort, la première édition du Festival de la chanson oranaise lui rendra un hommage officiel. A cette occasion, la ministre de la culture insistera, lors de l’inauguration du Conservatoire municipal après sa restauration, sur le panache que doit avoir l’édifice qui porte le nom du grand artiste Ahmed Wahby.«Wahran douh chababi» (Oran est le berceau de ma jeunesse), disait le refrain de «Ouahran, ouahran», son tube qui a fait le tour de la planète. Pourtant, c’est loin de la ville qui l’a vu grandir, à Alger, qu’il choisira de passer les derniers jours de sa vie et de s’endormir pour toujours, un certain 28 octobre 1993, rongé par la maladie et surtout par le chagrin, parce que la ville qu’il a si bien chantée n’aura pas su de son vivant lui montrer toute la considération qu’il était en droit d’espérer. Ahmed Wahby, vivra toute sa vie comme un long exil. D’abord en France où il séjournera à Paris pendant dix longues années, de 1947 à 1957, et où il fera la rencontre des grands maîtres de la musique orientale Mohamed Abdelwahab et Farid El Atrache. C’est là qu’il entamera sa carrière artistique et affirmera son style bédoui asri avec «‘Alache tloumouni» puis, en 1950, avec sa chanson phare où il exprimera son spleen et sa douleur de vivre loin des siens. Suite au violent séisme qui détruira, en 1954, Chlef, il dédie à la ville meurtrie la chanson «Â El Asnamia». L’appel du devoir l’obligera à quitter Paris et s’exiler à Tunis durant la guerre de libération nationale où il conduira la formation musicale du FLN qui sillonnera le monde en digne ambassadeur de la cause nationale. A l’indépendance, il rentre à Oran où il créera, en 1965, l’Institut de la musique arabe. Il sera encore une fois appelé à s’exiler durant deux années à Paris, puis de 1969 à 1971, au Maroc suite à la sortie de la chanson très controversée «El ‘amriya» qui sera censurée par les autorités de l’époque et retirée du marché. Il fera un retour fracassant à Oran, en 1970, avec son célèbre tube «Fet elli fet». De 1980 à 1988, il sera le secrétaire général de l’Union Nationale des Arts Culturels (UNAC). En 1991, il perd son épouse puis son fils aîné. Après sa mort en 19930, la ville d’Oran baptisera de son nom le Conservatoire municipal de musique. G. Morad
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