Algérie

«Il y a quatre verrous à lever»



Afin d'exprimer les inquiétudes des chefs d'entreprise français désirant investir en Algérie, le président du Medef, Pierre Gattaz, n'y est pas allé par quatre chemins.Il a clairement identifié les obstacles qui constituent un frein pouvant empêcher le développement de leurs relations d'affaires dans notre pays. Il s'agit, selon lui, de quatre «verrous» qu'il faut impérativement lever pour instaurer un climat propice à l'investissement et aux affaires, et lancer, ainsi, des signaux positifs à l'adresse des investisseurs français.
Le premier verrou a trait au paiement des créances détenues auprès de l'Etat par les entreprises françaises déjà en activité en Algérie. «Nous avons besoin de plus de clarté et de visibilité sur le paiement des créances», a souligné M. Gattaz, lors d'un point de presse organisé hier à Alger, à l'issue de la cérémonie de signature de deux mémorandums d'entente avec le FCE.
Intervenant sur cette question, le président du FCE, Ali Haddad, a tenu à rassurer son invité sur le fait que ce problème est pris en charge par les pouvoirs publics qui «ont commencé à régler toutes les créances des entreprises depuis novembre 2017».
L'autre obstacle soulevé par le patron des patrons français concerne le nouveau régime instauré en matière d'importation. Selon lui, «le durcissement des procédures d'importation», notamment pour les matières premières, est de nature à pénaliser les entreprises locales, d'où la nécessité d'être «prudent sur cette question pour ne pas décourager les entreprises désirant travailler en Algérie», a-t-il souligné.
Sur le plan pécuniaire, le président du Medef n'a pas manqué d'évoquer la question du rapatriement des dividendes qui constitue, pour beaucoup d'entreprises étrangères, un vrai casse-tête de par la lenteur des formalités de contrôle imposées par la Banque d'Algérie. Sur ce point aussi, Ali Haddad a tenu à préciser que les dividendes légitimes peuvent être rapatriés «sans aucun problème», à condition que l'entreprise s'acquitte de l'impôt prévu en la matière.
S'agissant, enfin, de la règle des 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, M. Gattaz a estimé que les pouvoirs publics devraient faire «de la pédagogie sur cette question» pour que cette règle ne soit pas perçue, par les investisseurs étrangers, comme un frein à leurs investissements. «C'est juste une question de communication et de marketing.
Cela peut se gérer correctement, mais chacun a sa part de responsabilité pour que le partenariat entre les entreprises des deux pays réussisse», a souligné le même responsable. Pour le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, qui s'attendait à ce que cette question soit soulevée par le Medef, la règle des 51/49 «n'a pas découragé beaucoup d'investisseurs étrangers», d'autant qu'elle est «souvent contournée».
Intervenant devant les patrons français, le ministre s'est dit conscient «des difficultés soulevées par les investisseurs», mais a assuré que le gouvernement s'attelle à «les régler au fur et à mesure». «Il faut juste être patient, bien connaître l'environnement et voir au long terme. Si on prend cela en considération, on peut réussir», a-t-il ajouté. Il a indiqué à ce titre qu'un groupe interministériel travaille actuellement pour améliorer en permanence les relations d'affaires et résoudre certaines difficultés que rencontrent les opérateurs, tels les retards de paiement et les lourdeurs administratives.


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