Algérie

Il y a les héros et il y a les escrocs ! (1)



Une fois l'indépendance du pays acquise ont émergé d'on ne sait où des gardiens de la mémoire algérienne d'un genre particulier.Dans les années qui ont suivi ont fleuri des témoignages fantaisistes puisés ici et là auprès de moudjahidine douteux, nés, parfois, l'année même du déclenchement de la Révolution. Ils devenaient alors les chargés officiels de la transmission.
Tous se sont vite pris au jeu. On les a surpris parlant avec fièvre au nom de célèbres chouhada et dénonçant, dans une hystérie peu amène, ceux qui, parmi les vrais compagnons d'armes qui ont survécu aux martyrs, ont osé démentir les anecdotes montées de toutes pièces et la gestion trouble de ladite mémoire. Lakhdar Bouregaâ est aujourd'hui en prison pour avoir apporté publiquement certains éclairages sur la confiscation des libertés au nom d'une légitimité construite sur les cadavres de celles et ceux tombés au champ d'honneur.
Les héritiers d'une histoire construite en parallèle de la vraie, dérangeante celle-là, parce qu'inventée de toutes pièces, parlent la bouche pleine.
Au sein du parti FLN dans lequel ils se sont forgés les appuis indispensables à leur promotion sociale et politique, ils continueront, si on ne les arrête pas, à affirmer, toute honte bue, détenir des secrets de la plus haute importance. Ils ont tellement abusé de leur statut d'ancien moudjahid, sans honorer ce dernier et, encore moins, le souvenir qu'il suppose. Mais quand j'ai vu arriver l'ONM avec tout ce que cette organisation suppose comme charge émotionnelle liée à la guerre de libération, celle qui a libéré le pays du joug colonial, transformée en fervente organisation de masse, j'ai compris que le bateau commençait à sérieusement prendre l'eau. Ponctuellement et durant toutes les années qui se sont écoulées depuis 1962, des acteurs authentiques de la lutte pour l'indépendance du pays sont intervenus dans les médias pour dénoncer la mascarade et remettre les pendules à l'heure. Si l'opinion publique a pris fait et cause pour leurs témoignages, d'aucuns ont eu la main lourde en réaction au fait d'avoir été débusqués. Ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère.
M. B.


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