C'est un véritable SOS que lance Me Khaled Bourayou pour que justice soit faite. Avocat des résidants de la cité des Sources de Bir Mourad Raïs (Alger), le juriste a présenté, hier, lors d'une conférence de presse, des documents qui prouvent qu'il y a eu «faux et usage de faux» pour accaparer 3000 m2 qui font l'objet d'un bras de fer entre les habitants et un promoteur immobilier qui veut y construire une tour.A l'entame des travaux, les citoyens avaient dénoncé un massacre de l'environnement, des sapins centenaires ayant été arrachés. Mais le fond du problème est plus grave que cela, explique Me Bourayou. Rassemblés sous un chapiteau érigé au centre de la cité, les résidants étaient nombreux à écouter la «plaidoirie» de celui qui les représente dans les enceintes judiciaires. «En 1995, en plein terrorisme, la population se terrait chez elle. Mais des gens venaient la nuit pour prospecter les terrains. Une partie de la cité a été spoliée par ceux-là mêmes censés défendre les biens de l'Etat», indique-t-il.L'avocat explique, tout en rappelant les faits : «La gestion de 2000 m2 a été transférée à M. Aissat, qui a bénéficié de 600 m2. Mais 3600 m2 ont été morcelés, pris par les mêmes individus au détriment des biens de l'Etat. Le terrain n'appartient pas à la Cadat. Quelques années plus tard, la Cneru ouvre un service impayé. La Cneru occupe des terrains qu'elle n'a pas le droit d'occuper. En juillet 1997, la Cneru vend 3000 m2 àM. Aissat. Surgissent des créances de 750 millions de dinars. Que représente cette somme ' Voilà comment s'est faite la spoliation.»Documents à l'appui, Me Bourayou affirme : «Le terrain a été hypothéqué auprès de la banque Baraka, à 8 milliards. En 2005, il est mis aux enchères. Mais l'opération est stoppée pour reprendre en 2011.» Il se trouve que, selon l'avocat, «M. Aissat est gérant de la société Dar Malic. Il s'est porté garant d'une autre société, dénommée Delphine, qui lui appartient, et ce, auprès de la banque Baraka. Dar Malic s'est également porté caution auprès de la CNMA. La banque Baraka a commencé la vente aux enchères en 2005. En 2011, c'est la CNMA qui poursuit l'opération de vente. Mais elle ne s'est pas faite publiquement. Etaient présents seulement quatre personnes, dont trois frères. Ces derniers ont constitué une société, qui participe à la deuxième opération de vente aux enchères et finiront par la remporter. C'est là une autre manière de spoliation de terrain via une vente aux enchères secrète».Le 20 novembre, Me Bourayou plaidera pour deux affaires au niveau du tribunal de Bir Mourad Raïs. Il sollicitera «l'annulation de l'acte entre la Cneru et Dar Malic, ainsi que l'annulation de la vente aux enchères». Me Bourayou dénonce, dans la foulée, «des complicités dans les hautes sphères de l'Etat» et demande l'ouverture d'une enquête. «Nous voulons que la justice soit objective, même si je sais qu'il y aura des interventions», conclut-il.
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Posté Le : 09/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M B
Source : www.elwatan.com