Algérie

Il y a eu les 22 et les 32


Il y a eu les 22 et les 32
Importance n Porte-voix de la Révolution, l'équipe FLN a joué un rôle de propagande important, en faisant connaître les idéaux de la lutte armée.
Il y a eu les 22 qui ont été à l'origine du déclenchement de la Révolution et il y a eu les 32 footballeurs qui ont sillonné le monde pour porter haut la voix de l'Algérie. C'était une époque formidable où le sacrifice n'était pas un vain mot. Mais avant d'évoquer toutes les étapes qui ont conduit à la mise sur pied de cette équipe, rendons un vibrant hommage au concepteur de cette 'uvre grandiose, Mohamed Boumezrag El-Mokrani. Cet homme a eu une idée formidable.
Après son retour des jeux de l'Amitié organisés à Moscou en 1956, il a eu la très bonne idée de mettre en place une équipe de football, dont le rôle est de faire connaître la cause algérienne et le dur combat mené par les moudjahidine. «L'impact de cette opération aurait un retentissement extraordinaire, a-t-il pensé», nous disent nos interlocuteurs.
C'est lors d'une rencontre au café Le Départ de Saint-Michel que Boumezrag, accompagné d'Arribi et du Dr Moulay, qui s'occupait des étudiants, les mit au parfum. On passa directement à l'acte en contactant individuellement les joueurs au sein de leurs clubs respectifs. Comme ces joueurs algériens étaient souvent les coqueluches de leur club, on imagine la réaction de leurs dirigeants. Mais tout se passa comme prévu et nul ne rechigna à l'appel.
La presse de l'époque s'empara de la question en lui accordant une grande importance (grosses manchettes à la Une, photos à l'appui) d'autant que cela intervenait à quelques semaines seulement de la Coupe du monde en Suède, avec l'engagement des Tricolores qui comptaient en leurs rangs deux joueurs algériens considérés comme des titulaires potentiels, à savoir Mustapha Zitouni et Rachid Mekhloufi. Mise sur les rails, l'équipe, du moins une bonne partie, se retrouva à Tunis en avril 1958 pour commencer ce qui allait être une véritable épopée.
Les résultats techniques sur le terrain furent brillants, mais ce qui l'était davantage, c'était l'impact politique et médiatique que cette équipe a su capitaliser au bénéfice de l'Algérie combattante. Les tournées commencèrent au niveau des pays amis issus de l'ex-bloc de l'Est et qui comptaient parmi les nations les plus avancées en matière de football. Qui ne se souvient pas de la Hongrie ou de la Yougoslavie ' Là où l'équipe algérienne passait, elle laissait son empreinte et était saluée comme il se doit. Le salut et l'hommage s'adressaient plutôt au combat mené et à la juste cause pour laquelle se sacrifiaient des milliers d'Algériens. «Arrêté par la police, j'ai dû croupir en prison durant de longs mois.
Lorsque j'en suis sorti en novembre 1960, j'ai repris du service aux côtés de Boumezrag et Arribi.
Ma dernière mission ' via la Suisse ' consistait à ramener en Tunisie sur ordre de maître Benabdellah, avocat du FLN, la dernière fournée de joueurs professionnels, Bouchache Hocine, Amara Saïd, Bouricha, Oualiken Mokrane et Kerroum. Je peux dire qu'on a vécu des moments formidables au sein de cette équipe, notamment au cours des dernières tournées dans les pays de l'Est en 1961.
Pour l'anecdote, on a joué contre la Yougoslavie et gagné par 6 à 1 devant 80 000 spectateurs enthousiastes. C'était un match historique. Après la rencontre, dans l'hôtel, on a fait un véritable boucan», raconte Mohamed Maouche.
R. K.
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