Algérie

Il y a Ennahdha , Nidaa Tounes et les autres



L'engouement n'était pas perceptible lors du dépôt des candidatures pour les élections municipales du 6 mai prochain.Le décompte final s'est arrêté à 2173 listes pour les 350 municipalités, soit une moyenne de six listes par circonscription. Les listes indépendantes n'étaient pas, elles-aussi, très nombreuses, puisqu'il n'y en a finalement eu que 897, soit même pas trois listes par circonscription. Par ailleurs, le dépôt des candidatures a consacré la domination de Nidaa Tounes et Ennahdha sur la vie politique puisqu'ils sont les deux uniques partis à présenter des listes dans les 350 circonscriptions.
La répartition des 2173 listes candidates donne 1099 listes partisanes, 177 de coalitions de partis et 897 indépendantes. Cela veut dire que Nidaa Tounes et Ennahdha ont présenté 700 listes, alors que le restant des partis en a présenté 576. Cela donne déjà une idée sur la capacité de mobilisation des partis. Les statistiques montrent également que le nombre total des candidats aux municipales s'élève à 57 020, dont 4866 sont des jeunes âgés de moins de 23 ans, soit 8,33%.
Paysage politique
La loi électorale encourage la parité homme/femme verticale et horizontale au sein des listes et dans le décompte de toutes les listes. Toutefois, rares sont les partis qui ont respecté la parité horizontale. Ainsi, sur les 350 listes de Nidaa Tounes, 189 hommes et 161 femmes sont têtes de liste. Ennahdha a fait mieux avec 176 hommes et 174 femmes têtes de liste. Les islamistes ont ainsi marqué un autre point, à part celui de présenter un Tunisien de confession juive à la tête de leur liste de Monastir, ou encore de s'offrir une ex de Nidaa Tounes, Dimassi, pour conduire leur liste à Ksar Helal.
Pour les autres partis, le Front populaire a présenté 132 listes avec 86 hommes têtes de liste contre 46 femmes. La parité était donc loin de la mise pour les gens de la gauche radicale de Hamma Hammami. Le parti de Mohsen Marzouk, Machroua Tounes, a présenté 84 listes aux municipales avec 49 hommes têtes de liste contre 35 femmes. Le parti Al Irada de l'ex-président Marzoukia a présenté 47 listes avec 26 hommes têtes de liste contre 21 femmes. Seuls les libéraux d'Afek Tounes et les Destouriens ont respecté la parité. Afek a présenté 46 listes (23 H/ 23 F), Alors que le PDL (Parti destourien libre), de Abir Moussi, s'est porté candidat aux municipales avec 32 listes (16 H/ 16 F).
Dimension locale
Quatre ans après la promulgation de la Constitution du 27 janvier 2014, son chapitre VII, consacré au pouvoir local, va entrer en vigueur. Il ne s'agit pas uniquement de ces élections municipales du 6 mai prochain. Il y a également des conseils régionaux, élus au suffrage universel, en plus du Conseil supérieur des collectivités locales, dont le siège se situe hors de la capitale. Ledit Conseil examine les questions relatives au développement et à l'équilibre entre les régions. La Constitution de 2014 a installé des structures et une dimension locale pour le nouveau modèle de développement. Mais, la classe politique et la société civile ne sont pas sûrs de pouvoir atteindre de tels objectifs.
«Le gouvernement central peine déjà à réunir son budget à base d'impôts. Ce ne sera donc pas facile d'introduire la dimension de taxes locales qu'il faut mettre en application pour financer ces structures locales», pense Walid Jalled, député du bloc nationaliste. Le député attire l'attention sur le fait que le nouveau code des collectivités locales est encore en discussion à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La commission de l'organisation de l'administration et des affaires des forces armées au sein de l'ARP vient d'approuver, le 23 février, le projet de loi dudit code, qui va mettre en pratique le concept de décentralisation, apporté par le chapitre VII de la Constitution de 2014. Selon Mohamed Ennaceur Jbira, président de la commission, le code des collectivités locales assurera une participation plus large des citoyens et de la société civile dans les décisions des conseils de ces collectivités.
Le code permettra, également, la consécration du choix de l'économie solidaire et sociale. «Le code, tout comme la Constitution, promet monts et merveilles pour les régions ; encore faut-il que les régions aient les moyens de leurs ambitions», espère le journaliste Mohamed Bououd.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)