Algérie

Il y a dix-neuf ans disparaissait kateb Yacine le poète insoumis


Il y a dix-neuf ans disparaissait kateb Yacine le poète insoumis Il y a dix-neuf ans, le 28 octobre 1989, s’éteignait à Grenoble (France), le poète, romancier et dramaturge Kateb Yacine, des suites d’une longue maladie. Kateb Yacine sera toujours l’en-fant terrible et la figure em- blématique de la littérature algérienne d’expression française où son œuvre constitue incontestablement une étape charnière. Son roman phare et œuvre maîtresse «Nedjma» s’impose comme la référence qui marquera de son empreinte toute la littérature maghrébine d’expression française. Kateb Yacine est né le 2 août 1929 à Constantine d’une famille chaouie lettrée, issue de la tribu des Keblout. Il entre en 1934 à l’école coranique de Sedrata puis à l’école française à Bougaâ dans la wilaya de Sétif où son père s’était installé comme avocat. A partir de 1941, il entre comme interne au collège de Sétif et participe aux manifestations du 8 mai 1945 qui donneront lieu au massacre de milliers d’Algériens par les forces coloniales. Le jeune collégien sera arrêté et détenu pendant plusieurs mois. Exclu du lycée, son père l’envoie à Annaba. Acquis totalement à la cause nationale, il commence à faire des conférences sous l’égide du Parti Populaire Algérien, le grand parti nationaliste de l’époque. En 1947, Kateb Yacine est à Paris où il anime une conférence sur l’Emir Abdelkader puis adhère au Parti communiste algérien. En 1948, il est journaliste au quotidien Alger Républicain et publie «Nedjma ou le Poème ou le Couteau» dans la Revue Mercure de France. En 1954, la revue Esprit publie «Le cadavre encerclé» qui sera mis en scène par Jean marie Serrault mais interdit en France. Son livre phare «Nedjma» paraît en 1956. Harcelé par les services de police française, il sera contraint de sillonner plusieurs pays d’Europe et en Union Soviétique. En 1962, Kateb Yacine rentre en Algérie et reprend du service avec le quotidien Alger républicain. En 1963, il présente à Paris «La femme sauvage» puis «Les Ancêtres redoublent de férocité», en 1967. Il se mettra alors à écrire en arabe dialectal et en 1968, il présente «La poudre d’intelligence» à Alger. Dès 1967, il abandonne la forme romanesque et fait un voyage au Vietnam où il écrit la pièce «L’homme aux sandales de caoutchouc» qu’il montera en arabe dialectal en 1970. Ce sera le grand tournant de sa carrière littéraire. Il se refusera alors d’écrire en langue française et s’attellera à créer un théâtre populaire en arabe dialectal. A partir de 1971, il fait une grande tournée en Algérie, sous l’égide du ministère du travail et des affaires sociales, avec la formation du Théâtre de la mer, pour se produire devant un public d’ouvriers, d’étudiants et de paysans. Il montera coup sur coup «Mohamed prends ta valise» (1971), «La voix des femmes» (1972), «La guerre de deux mille ans» (1974) «Le roi de l’ouest» (1975) «Palestine trahie», (1977). En 1978, il se voit confier la direction du Théâtre Régional de Sidi Bel-Abbès. Les véhémentes prises de position de celui qui se définissait comme «un perturbateur au sein de la perturbation», lui vaudront une interdiction de radio et de télévision. Instruit en langue française, Kateb Yacine considérera toujours cette langue comme le «butin de guerre» des Algériens. Il recevra pourtant, en 1987, en France le Grand prix national des Lettres et, en 2003, son œuvre sera inscrite au programme de la Comédie Française. Il meurt le 28 octobre 1989 à Grenoble (France) des suites d’une leucémie. G. Morad
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