Dans un entretien qu'il a accordé à L'Expression, le commissaire de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», Bencheikh El Houssin Samy, s'exprime avec un franc-parler pour dire tout, notamment les retards de certains travaux, les entraves et les pressions. La locomotive est en marche, on n'a plus droit à l'erreur et Constantine semble prête pour le grand rendez-vous.L'Expression: On est à moins de deux mois de la manifestation, si beaucoup reste encore à faire qu'est-ce qui a été fait'Bencheikh El Houssin Samy: D'abord, ce qui a été convenu est structuré: le déploiement opérationnel du programme culturel sera respecté par tous les départements, plus aucun souci à ce sujet, maintenant s'agissant de ce qui n'a pas été fait par rapport aux infrastructures, il faut noter que le Palais des expositions accuse un retard, suite à des problèmes contractuels. La structure ne sera prête qu'entre les mois de septembre et octobre. Concernant le musée d'art moderne «Mamco» en face de l'ancienne station de transport, il ne sera pas réceptionné selon le programme initialement tracé. C'est dû à des contraintes purement techniques du terrain. Il s'agit d'un glissement vers le Rhummel, des spécialistes sont en train de confronter et d'évaluer la problématique. Selon les dernières estimations, l'infrastructure sera prête le mois de novembre de l'année en cours. Il y a également un retard au niveau des travaux pour la réalisation d'une bibliothèque, le problème est plus sensible car les travaux ont permis la découverte de vestiges, il s'agit de ruines qui remontent à l'ère romaine. Tout le plan de travail doit être revu, le souci est de préserver ce trésor historique et sauvegarder cette découverte, donc il faut s'attendre à ce que la bibliothèque prenne du retard encore jusqu'à 2016. Pour résumer la situation sur les projets de restaurations, j'informe que sur les 83 opérations, une dizaine seulement sera fin prête pour le jour J. Le reste le sera sans faute au courant de l'année 2015. Maintenant, concernant le Zénith, je suis heureux de vous annoncer qu'il sera fonctionnel le 15 mars prochain.Concernant l'enveloppe financière qui est de 7 milliards de dinars consacrée à l'événement, de nombreuses personnes, notamment des experts financiers, ont jugé qu'elle n'est pas en mesure de couvrir les dépenses, cela vous pose-t-il un problème sérieux ou non'L'argent est une question de savoir-faire et tout dépend de sa gestion, c'est purement une question de stratégie financière, je tiens à rassurer qu'on sera en mesure de faire avec ce qui a été prévu, en évitant le gaspillage. L'usage de l'argent ne doit strictement répondre qu'aux besoins de la manifestation, néanmoins j'ai une bonne nouvelle. La ministre de la Culture a promis de dégager sur le budget du ministère de la Culture des fonds supplémentaires pour faire face à d'éventuelles dépenses additionnelles. Sur cette rallonge, le Premier ministre Abdelmalek Sellal est informé.Vous faites l'objet de critiques de part et d'autre, pour beaucoup tout ce qui vous intéresse, ce sont surtout les trois premiers jours de l'événement, on aimerait bien savoir jusqu'où le commissaire est engagé'Hélas, oui, beaucoup a été dit à ce sujet, pourtant, je suis prêt à répondre à toutes les préoccupations. Depuis que je suis à la tête du commissariat, je ne cesse de fournir des efforts, je subis des pressions et parfois je me surpasse pour être à la hauteur de mes responsabilités. J'ai rencontré pratiquement tous les élus, les P/APC, le P/APW, le mouvement associatif avec tous les présidents des associations. Mon souhait est d'impliquer tout le monde sans exclusion, cet événement est pour Constantine et les Constantinois et j'estime que tous doivent y participer. J'accorde une très grande importance à la presse et je reste à son écoute. On vient de créer un Club de la presse qui sera un espace de rencontre, de libre échange, mais aussi un lieu où les journalistes pourront avoir une information crédible. Il est question aussi d'une revue, Maqam qui ne tardera pas à être éditée. Elle est assurée par des professionnels du métier et à laquelle je tiens beaucoup, car elle sera le miroir de cette manifestation. Je ne m'arrêterai pas là, car je souhaite laisser une empreinte traditionnelle après l'événement. Regardez, par exemple, j'ai opté pour l'idée de créer des activités interlycées. L'initiative a été lancée, il y a quelques jours, pour impliquer la direction de l'éducation. Le concept consiste en des concours culturels et artistiques où chaque lycée s'engage avec une troupe théâtrale, de danse, de dessin et aussi de musique. De ces troupes-là sortiront des compétences qui existeront même après la manifestation. Les lycées au nombre de 29 à Constantine doivent chacun faire des présentations et on sauvegardera au pire des cas une dizaine d'artistes confirmés. En fait, avec mon équipe je vise un plan culturel futuriste et structurel. Pour cela je me suis entouré de jeunes doués, d'artistes reconnus, d'intellectuels qui auront un message à transmettre aux futures générations. C'est aux jeunes talentueux et aux universitaires de s'affirmer en profitant de cette manifestation.En un mot est-ce que le commissariat est prêt'Oui on est prêt, c'est une lourde mission, mais j'assure que tout est en marche et progresse dans le bon sens. D'ailleurs, notre site peut-être visité, il est déjà fonctionnel.
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Posté Le : 22/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ikram GHIOUA
Source : www.lexpressiondz.com