Algérie

Il y a cinq ans nous quittait hachemi cherif: Un capital patriotique, politique et moral en déshérence



L'histoire tour à tour glorieuse et amère de notre grand pays retiendra la pensée, l'engagement et le sacrifice d'une génération de patriotes obstinés qu'il sera toujours vain de proscrire la mémoire. Combattant de la libération, personnalité culturelle et leader politique charismatique et distingué, Hachemi Cherif aura été aussi cette belle figure de l'homme de cÅ“ur, pétri d'humanisme et ruisselant d'humanité.

 Il avait, chevillée au corps, une passion rare pour l'Algérie et pour son peuple dont, au péril de sa vie, il a accompagné tous les combats et toutes les luttes. La congruence de son discours et de ses positions l'enveloppait d'une véritable aura d'intangibilité, d'aucuns diraient d'irréductibilité, qui agaçait jusque dans son propre camp. De toutes ses forces et jusqu'à sa dernière énergie, il se battra à la fois contre les phalanges obscurantistes et contre les compromissions et les tentations capitulardes qui eussent fait place à l'ordre fasciste. Lui n'avait qu'un seul but : que cet instant funeste fut impossible. Il n'avait cure des invectives et des anathèmes et il s'accrochait à son credo sans jamais faillir, dédaignant jusqu'au mépris les offres, les ors et les fastes. Il réservait ses attaques impitoyables et ravageuses à ceux-là qui décimaient le peuple et à ces autres, gouvernants et décideurs dont les errances et l'incurie le disputaient à la turpitude et à la cupidité.

 Le cri destiné à réveiller le peuple était chaque fois dans sa gorge devant le danger, ce cri auquel répliquait celui, sinistre, des orfraies aux plumages étiolés et qui, sitôt le premier couteau tiré, avaient volé vers des lieux plus sûrs en attendant la parousie, le retour en gloire auprès d'un peuple qu'ils avaient héroïquement abandonné alors qu'on le trucidait à la chaîne.

 Dans son parti, et tant qu'il montait la garde, la ligne de l'honneur était sûre. Ceux qui tramaient dans l'ombre et dont on subodorait les desseins le savaient. Il fallait qu'il ne fût qu'un cadavre pour qu'ils se déchaînent et que le MDS s'abîme dans la honte : l'habit des lutteurs était troqué contre le tutu des danseuses. Tous connaissent maintenant les «deux sous» de ces entrechats à l'opéra électoral. Peut-être fallait-il ce moment des plus infâmes pour saisir toute la grandeur de Hachemi, un de ces hommes comme un pays, un peuple ne voient se dresser, lumineux, que de loin en loin. Honneur à lui qui a su graver dans nos cÅ“urs un si glorieux souvenir !




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