L'histoire tour à tour glorieuse et amère de notre grand pays retiendra
la pensée, l'engagement et le sacrifice d'une génération de patriotes obstinés
qu'il sera toujours vain de proscrire la mémoire. Combattant de la libération,
personnalité culturelle et leader politique charismatique et distingué, Hachemi
Cherif aura été aussi cette belle figure de l'homme de cÅ“ur, pétri d'humanisme
et ruisselant d'humanité.
Il avait, chevillée au corps, une
passion rare pour l'Algérie et pour son peuple dont, au péril de sa vie, il a
accompagné tous les combats et toutes les luttes. La congruence de son discours
et de ses positions l'enveloppait d'une véritable aura d'intangibilité,
d'aucuns diraient d'irréductibilité, qui agaçait jusque dans son propre camp.
De toutes ses forces et jusqu'à sa dernière énergie, il se battra à la fois
contre les phalanges obscurantistes et contre les compromissions et les
tentations capitulardes qui eussent fait place à l'ordre fasciste. Lui n'avait
qu'un seul but : que cet instant funeste fut impossible. Il n'avait cure des
invectives et des anathèmes et il s'accrochait à son credo sans jamais faillir,
dédaignant jusqu'au mépris les offres, les ors et les fastes. Il réservait ses
attaques impitoyables et ravageuses à ceux-là qui décimaient le peuple et à ces
autres, gouvernants et décideurs dont les errances et l'incurie le disputaient
à la turpitude et à la cupidité.
Le cri destiné à réveiller le
peuple était chaque fois dans sa gorge devant le danger, ce cri auquel
répliquait celui, sinistre, des orfraies aux plumages étiolés et qui, sitôt le
premier couteau tiré, avaient volé vers des lieux plus sûrs en attendant la
parousie, le retour en gloire auprès d'un peuple qu'ils avaient héroïquement
abandonné alors qu'on le trucidait à la chaîne.
Dans son parti, et tant qu'il
montait la garde, la ligne de l'honneur était sûre. Ceux qui tramaient dans
l'ombre et dont on subodorait les desseins le savaient. Il fallait qu'il ne fût
qu'un cadavre pour qu'ils se déchaînent et que le MDS s'abîme dans la honte :
l'habit des lutteurs était troqué contre le tutu des danseuses. Tous
connaissent maintenant les «deux sous» de ces entrechats à l'opéra électoral.
Peut-être fallait-il ce moment des plus infâmes pour saisir toute la grandeur
de Hachemi, un de ces hommes comme un pays, un peuple ne voient se dresser,
lumineux, que de loin en loin. Honneur à lui qui a su graver dans nos cÅ“urs un
si glorieux souvenir !
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Posté Le : 07/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Noureddine Fethani
Source : www.lequotidien-oran.com