Algérie

«Il y a beaucoup de pression sur ce secteur»


«Il y a beaucoup de pression sur ce secteur»
Nouria Benghebrit annonce une batterie de mesures visant une refonte du système éducatif national qui, selon elle, fait beaucoup de mécontents.Nouria Benghebrit fait sa rentrée et promet le changement. La ministre de l'Education nationale a annoncé hier, lors d'un point de presse animé à Alger, une batterie de mesures visant une refonte pédagogique qui sera en continuité avec la réforme initiée dans les années 2000 par ses prédécesseurs, mais contenant «des points de rupture qui concernent l'approche», précise-t-elle.Suppression des secondes sessions de l'examen de la 5e année primaire, introduction d'une fiche de synthèse pour les élèves des terminales, la suppression catégorique du seuil des cours, la réduction du poids du cartable de 30%, entre autres mesures (lire l'ensemble des mesures ci-contre). «L'école algérienne fait beaucoup de mécontents», lâche-t-elle d'emblée. Un aveu, une reconnaissance sur laquelle elle prend appui pour développer sa vision de la refonte pédagogique qu'elle compte introduire cette année même.«Le secteur de l'éducation regorge de problèmes», admet-elle. «Les disfonctionnements ont été répertoriés. Nous n'irons pas vers une gestion de l'urgence. Nous n'allons pas jouer aux apprentis sorciers bien que nous soyons très attentifs au changement radical demandé par la société». Sur un ton mesuré, elle tient à avertir que «l'urgence est la pire des politiques», comme pour se dédouaner de ne pas assouvir les nombreuses attentes dans les plus brefs délais. Elle le précise d'ailleurs : «Aux nombreux problèmes qui se posent, nous n'avons pas de solutions miracles mais des solutions provisoires que nous voulons appliquer avec beaucoup de prudence.»La ministre a-t-elle les coudées franches 'En répondant aux nombreuses questions des journalistes présents, elle survolera certains aspects de la refonte et en détaillera d'autres. L'essentiel pour elle, «dans un premier temps, est de redonner confiance en l'école». Les doutes sur la liberté d'action qu'elle peut avoir, dans un secteur aussi sensible que l'éducation, subsistent. A la question, Nouria Benghebrit répond : «Oui, j'ai les coudées franches puisque je m'inscris dans un cadre clair, celui de la lettre de mission du Président adressée à la commission chargée de la réforme en 2001, aux orientations et recommandations de ladite commission mais aussi aux recommandations du Conseil des ministres d'avril 2002, adoptés par l'APN. Il y a beaucoup de pression sur ce secteur, il n'y a pas de solutions miracles, ce que nous adoptons comme solutions sont des solutions provisoires qui répondent à des années de perturbations de la réforme par beaucoup de facteurs sociaux.»Pour la ministre, il y a lieu de revenir à l'essentiel, «en donnant aux Algériens le droit de se demander quel profil intellectuel et de compétence l'école dessine pour leurs enfants». Qu'en est-il de la menace de grève brandie par les syndicats ' «Les revendications des syndicats sont prises en charge par le gouvernement. La question du statut est complexe. Il faut aller vers une délibération et non une imposition.Les syndicats ne peuvent pas formuler des revendications et attendre de nous de les appliquer telles quelles. Il faut d'abord savoir que toutes les demandes formulées par les syndicats ne relèvent pas que de nos prérogatives. Je suis pour la négociation continue et organisée, cela prend du temps parce qu'il faut maintenir l'équilibre», répond-elle sur un ton intransigeant. Il n'est pas question, pour elle, «que l'école paye». En somme, la ministre semble d'entrée imposer son style, loin de toute langue de bois. Elle établit un diagnostic «juste» du mal qui ronge l'école algérienne. Aura-t-elle pour autant le bon remède '


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