De Djakarta, le président américain qui a soulevé l'espoir fou d'un règlement définitif et juste du vieux conflit israélo-palestinien, est revenu de ses dures illusions. C'est à Depok, devant l'université d'Indonésie, qu'il a affirmé la difficulté de la tâche. «Il ne faut pas se bercer d'illusion sur le fait que la paix et la sécurité viendront facilement. Mais ne doutez pas : nous ferons tout notre possible pour obtenir un résultat qui soit juste, et dans l'intérêt de toutes les parties impliquées : deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte en paix et dans la sécurité». Mais, les doutes ont rejailli à l'épreuve de la réalité qui impose la poursuite de la politique du fait accompli. Dans son bras de fer avec l'administration Obama, Tel Aviv a non seulement infligé à l'émissaire George Mitchell la pire humiliation, mais, le chantage a prévalu dans la mise en œuvre des projets de construction des colonies illégales à Jérusalem Est et en Cisjordanie. Obama, une autre mystification qui continue la partition israélo-américaine qui aligne, de camp David à Oslo, les concessions arabes et palestiniennes sans perspective aucune et assure à l'allié stratégique dans la région un soutien indéfectible ' Annoncée, au début de son mandat, contrairement à la tonne d'initiative de ses prédécesseurs, la vision d'Obama, présentée comme étant porteuse d'un traitement équilibré de la donne proche-orientale, n'en a pas moins connu l'amertume des «difficultés» du mode opératoire et du refus viscéral d'un Etat en danger de paix, versé dans la négation des droits nationaux palestiniens et des exigences de la légalité internationale. Dans la quête d'arrangements, imposant un moratoire de 9 mois suffisant pour contracter un accord final sur la délimitation des frontières et les compensations territoriales, la paix «insensée», selon la formulation du ministre des Affaires étrangères Liebermann, procède de la même démarche qui, depuis le Plan Rogers des années 70, réduit à néant par l'ancien conseiller à la sécurité nationale, Henri Kissinger, favorable à la stratégie des «petits pas» et la conclusion des «accords séparés», à Oslo, a consacré le processus à répétition sans paix. Face à la volonté de paix arabe, entérinée par le plan Fahd (modifié et repris sous l'appellation du plan Reagan) et confirmé par l'initiative de Beyrouth, la colonisation sioniste, travaillant à la judaïsation de l'Etat discriminatoire et hors la loi, n'a de cesse de continuer son œuvre génocidaire, fondée sur la répression, la violation systématique des droits humains, la spoliations et la confiscation des terres et des droits arabes reconnus. A cet effet, le référendum israélien sur Jérusalem et le Golan ne laisse plus aucun doute sur les intentions belliqueuses et expansionnistes de Tel Aviv. Dans ce processus sans paix, si la volonté de résistance est bannie par la force et le crime commis contre un peuple sans défense, les dégâts incommensurables ont ainsi durement sévi contre le mouvement national palestinien, divisé, affaibli, gangrené par la lutte de leadership entre les frères ennemis et, in fine, «vidé de sa violence mortelle», selon l'appréciation du chef de bureau du New York Times à Jérusalem. Triste épisode.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 28/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Larbi Chaabouni.
Source : www.horizons.com