Algérie

Il y a 13 ans, Aboubakr Belkaïd



« Les batailles que l?on perd ce sont celles que l?on n?engage pas», c?est l?épitaphe qu?on peut lire sur le marbre de la pierre tombale d?Aboubakr Belkaid qui repose au cimetière d?El-Allia depuis septembre 1995. Le 28 septembre 1995, il avait été assassiné au Square Port-Saïd, à Alger. Cela fait 13 ans. Pendant treize ans, son épouse et ses trois enfants ont fait, de la commémoration de Aboubakr Belkaïd, un rendez-vous incontournable. Chaque année, des gens venant de tous horizons, des hommes publics et d?illustres inconnus se rassemblent devant sa tombe et se souviennent. Cette année, cela a coïncidé avec «Laïlat El-qadr», la nuit du destin, comme pour rappeler le destin d?un homme hors du commun, d?un humaniste mort pour son engagement de mort violente, du fils d?un artisan-brodeur de Tlemcen.

Né le 19 mars 1934 à Tlemcen, Aboubakr Belkaïd a dédié toute sa vie au service de l?Algérie, d?abord pour sa libération, ensuite pour son édification et son développement économique, social, scientifique et culturel. A l?âge de 15 ans, il faisait déjà partie des « achbels » du MTLD et était fasciné par la personnalité et le charisme de Messali Hadj dont il gardera le souvenir intact. En 1956, Aboubakr quitte Tlemcen pour se rendre à Alger d?où il rejoindra la France pour intégrer les cellules de la « Fédération de France ». Une fois le pays libéré, Aboubakr Belkaid sera de tous les fronts.

Aboubakr Belkaid avait fait partie de l?opposition, critiquant la stagnation et la situation de crise permanente que connaissait le pays. Il a été membre du PRS (Parti Républicain Socialiste) fondé en exil par Mohamed Boudiaf, puis membre fondateur du FFS. D?autre part, son engagement en faveur des droits et des libertés se manifestera dans la clandestinité. Il se distinguera en faveur des libertés politiques, intellectuelles et culturelles. Sans jamais perdre d?illusion, il avait, de 1964 à 1992, occupé plusieurs postes de responsabilité, dont notamment ministre du Travail et de la Formation professionnelle, ministre de l?Enseignement supérieur et de la Recherche, ministre de l?Intérieur et de l?Environnement, ministre chargé des Relations avec l?APN et ministre de la Communication et de la Culture (1991-1992). Ses qualités, tant humaines que scientifiques, ont fait de lui une référence dans toute l?Algérie, voire dans la région du Maghreb et de la rive de la Méditerranée. Son combat était également aux côtés des dévoués de la promotion de la science, de la culture et l?ancrage des valeurs démocratiques et de la modernité en Algérie.

« Mon défunt mari était un véritable démocrate, respectueux des convictions politiques des autres », avait dit un jour son épouse. Sur sa pierre tombale, on pourrait aussi écrire :« Ci-gît un homme qui a tout donné à son pays ».






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