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A la Mémoire de Maitre Mahmoud KHELILI : L'Avocat défenseur des Droits de l'homme qui dérangeait
« C'était un brillant avocat, avec une immense joie et une soif de vivre, un vrai charisme, un Authentique moudjahid d'une grande générosité et un sens humain sans égal qui m'a marqué à vie »
Il y a Onze ans le 6 mars 2002, un Doyen des Défenseurs des droits humains, un symbole de la lutte contre l'injustice, le mépris et la hogra nous a quitté.
J'ai eu le grand honneur et le mérite d'approcher le monde des Avocats, et c'est auprès de toi Maître Mahmoud KHELILI que j'ai découvert ce qu'il y a de meilleur au sein de cette corporation car, contrairement aux partisanes et partisans de la parlotte de palais, des bavardages de halls, des confidences de galeries des colloques de buvettes et des heures passées à la salle des pas perdus, ce qu'il y avait de meilleur en toi Maître Mahmoud KHELILI est que tu avais de tout temps respecté ta noble mission, en accomplissant ton devoir, restant présent quand il n'y avait plus personne, te dévouant tout entier à la défense de celles et ceux qui venaient puiser de ton savoir et de tes nobles sentiments humains, les lumières dont ils avaient besoin pour soutenir leurs causes, conserver leur honneur et la dignité.
Il était déjà à cette époque l'un des avocats pénalistes les plus réputés du barreau d'Alger et bien au-delà. J'irai même jusqu'à dire le plus brillant. Avec lui nous défendions les droits de l'homme avec la fourche dans le dos. Sa clientèle comptait bon nombre de figures de l'opposition, il tenait le plus et surtout, à imposer sa ligne de défense incorruptible il plaidait à tour de bras, une cinquantaine de procès d'assises par an, des dizaines d'audiences correctionnelles par mois. Il rappelait souvent que la défense est un engagement. « Je ne me vois pas répétait souvent Me Mahmoud KHELILI, devant le même président de cour d'assises, défendre un jour un homme accusé de vol et revenir le lendemain plaider pour une victime en hurlant que ce qu'elle a vécu est terrible et qu'elle ne s'en remettra jamais ». C'est une question de cohérence et de crédibilité. L'avocat doit gagner son crédit, notamment face aux magistrats, « Je ne laisse personne d'autre que moi fixer les règles d'une défense libre, j'en suis comptable mais, là encore, c'est une question de crédit et souvent d'efficacité face à des juges « aux ordres » et aux jurés. » Une « mise en danger personnelle » qui était le prix de sa liberté de Défenseur des droits de l'homme. « Les soirs comme ceux de Bentalha, il ne faut pas montrer qu'on a mal » glissait-il assez souvent.
Dans les prisons on se repassait son nom. Avec ses clients, il entretenait des rapports très courtois. Les détenus à statuts spéciaux inculpés avec beaucoup de légèreté de délits graves, en savaient quelque chose. Sur son métier, il portait le regard sans tabou de celui qui n'a pas besoin de le mystifier pour l'aimer, au fil de sa longue expérience il en connaissait les grandeurs et n'ignorait rien de ses petitesses. On n'est pas des héros glissait-il assez souvent.
Reposes en paix Maestro.
Aux mémoires non oublieuses je demande d'avoir une pieuse pensée et une prière pour cet homme qui a sacrifié la part la plus importante de sa vie, au service d'une cause noble : La défense des droits de l'homme.
Reposes en paix Maestro,
Et Qu'Allah t'agrée parmi les Humbles dans son vaste Paradis
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Posté Le : 05/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nourredine BELMOUHOUB
Source : www.lequotidienalgerie.org