Algérie

Il voulait offrir au Maghreb son modèle Grosses pierres dans la vitrine d'islamiste démocrate d'Erdogan



Il voulait offrir au Maghreb son modèle Grosses pierres dans la vitrine d'islamiste démocrate d'Erdogan
Adulé, Erdogan est désormais détesté dans son pays. Le Premier ministre turc avait préparé minutieusement son périple maghrébin où il avait pensé vendre son modèle idéologique et politique, un islamo-conservateur sur fond d'économie néolibérale avec en pointe l'affairisme type bazar. Ça n'a pas marché, tant mieux pour les Maghrébins et surtout pour l'Algérie où Erdogan est resté plus longtemps malgré l'absence du président Bouteflika en convalescence aux Invalides, le centre de remise en forme de l'armée française à Paris. Pourtant, il y a une année, Recep Tayyip Erdogan était admiré chez lui et envié à l'étranger pour la croissance à deux chiffres de l'économie turque qui a permis à son Parti de la justice et du développement (AKP) (parti islamiste) de remporter trois législatives d'affilée, la dernière avec 49,9% des suffrages. Du jamais vu depuis l'avènement du multipartisme dans le pays en 1946. Erdogan, accueilli en 2012 en star, à Tunis et au Caire, où les Tunisiens et les Egyptiens venaient de se débarrasser de Ben Ali et de Moubarak, devait livrer ses recettes à Ennahdha et aux Frères musulmans. Les Etats-Unis voyaient alors en lui le prototype de l'islamiste apprivoisé par la démocratie. Ses concitoyens ont déchanté suite à son autoritarisme et à sa volonté de mettre en pratique l'idéologie de son parti qui a tombé le masque estimant ne plus pouvoir être contesté. Idem pour ses supporters au Maroc, en Algérie et en Tunisie qui ont également découvert toute la fragilité de son islamo-conservatisme. Au Maroc, il n'a pas été reçu par Mohammed VI ! Erdogan a dû écourter son séjour, pour des raisons non publiées, mais on sait que sa première escale maghrébine est en pleine crise institutionnelle. L'Istiqlal, parti historique, a remis le tablier et les islamistes du PJD, pâle copie de l'AKP, au pouvoir à Rabat, sont le nez au mur. Erdogan est plus contesté qu'il l'a jamais été dans son propre pays qu'il pensait tenir d'une main de fer au point de se voir à la magistrature suprême après avoir remodeler la Constitution selon ses propres desseins. Lorsqu'il accède au pouvoir en 2003, Erdogan est un homme prudent. Islamiste très tôt, il arrache la mairie d'Istanbul en 1994 et se propulse sur la scène politique nationale en mixant dans l'AKP des ingrédients modernistes, les libertés fondamentales que l'armée avait accaparées au nom d'un nationalisme chauvin. Il fonde l'AKP en 2001, s'engageant à respecter la laïcité, devient le plus "pro-européen" des politiciens turcs... C'est l'époque où il déclare : "La démocratie est un tramway, il nous amènera jusqu'où nous voulons aller et alors nous descendrons." Les Turcs étaient pour le moins convaincus de sa conversion à la démocratie. Aujourd'hui, ses réformes, y compris celles pro-européennes, se révèlent n'avoir servi qu'à réduire le pouvoir de l'armée. Celle-ci rentrée dans ses casernes, Erdogan est redevenu lui-même : un islamiste qui s'assume pleinement. Lui aussi réduit les libertés, 60 journalistes en prison, des artistes et intellectuels également, croisade contre l'alcool, l'avortement et les baisers en publics... D'où cette réaction violente de la grosse moitié des Turcs qui n'a pas voté AKP. Erdogan qui a plus d'un tour dans son sac va essayer de les faire patienter jusqu'en 2014, date des prochaines législatives... Mais lui tiendra-t-il '
D. B
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