Algérie

Il tue son propre bébé



Le 2 juillet dernier, le mis en cause devait répondre devant le tribunal criminel, siégeant au niveau de la cour d'Oran, de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le 20 septembre de l'année dernière, au début du mois de Ramadhan, il aurait tué sa propre fille, Chaïma, alors âgée d'un peu plus de deux mois. De caractère soupe au lait, il n'aurait pas supporté les pleurs de son bébé et aurait intimé à son épouse de la faire taire immédiatement. C'était en fin de journée, à quelques minutes de la rupture du jeûne. Les faits ont eu pour théâtre le domicile conjugal, situé dans le bourg Sidi El Bachir, à quelques encablures de la périphérie est de la ville d'Oran. L'abstinence de lanicotine et de la drogue pour ce toxicomane notoire, selon les résultats de l'enquête de moralité, avait déjà fait ses effets. A un moment donné, il se rue sur son épouse qui berçait son bébé et lui asséna plusieurs coups de poing à la figure. Pris dans une colère meurtrière, il lui arracha ensuite le nourrisson pour le cogner à trois reprises contre le mur. Les gémissements du bébé ne le préoccupaient guère.Alors que le muezzin appelait les fidèles pour la prière du Maghreb et que le couple s'alimentait, le bébé succombe à un traumatisme crânien. Lors de son procès, T. A. a accusé son ex-épouse, A. A., d'avoir brutalisé leur bébé. « Elle l'a balancé contre le lit pour faire cesser ses pleurs. Elle refusait de lui donner le sein et elle pleurait parce qu'elle avait faim. Je lui ai fait la remarque et elle n'a rien voulu savoir. Je me suis alors mis en colère et je l'ai giflé, mais je n'ai pas touché à ma fille. Je le jure c'est la vérité, Monsieur le juge », a-t-il déclaré en substance. « Mais les résultats de l'enquête menée par les gendarmes ont révélé que c'est vous qui aviez brutalisé votre enfant », lui fait remarquer le président du tribunal. L'ex-épouse, qui semblait quelque peu désorientée, se présente à la barre en qualité de témoin. « J'adorais ma petite fille, je me serai sacrifiée pour elle. Jamais je ne lui pardonnerai ce qu'il lui a fait », lance-t-elle à l'assistance.Le représentant du ministère public a mis en évidence les antécédents judiciaires du prévenu et son caractère violent avant de souligner : « Malheureusement, c'est une innocente enfant qui en a été victime cette fois-ci, qui est de surcroît, sa propre fille ». L'avocat général a conclu son réquisitoire en requérant une peine de 20 ans de réclusion criminelle. La défense a axé sa plaidoirie sur les résultats de l'autopsie : « Ils font état de l'absence de nutrition durant 24 heures. L'estomac de la petite victime était vide », a-t-elle lancé avant de plaider non-coupable et de demander l'acquittement au bénéfice du doute.Le représentant du ministère public a tenu à faire remarquer à l'avocate de la défense que : « L'accusé et son ex-épouse ont déclaré tous deux, et séparément, avoir fait boire à leur bébé de l'eau dans laquelle ils ont fait dissoudre un peu de sucre pour la ranimer, en pensant qu'elle avait perdu connaissance. Son estomac ne pouvait donc être vide, comme vous l'avez souligné ». Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné le prévenu à huit années de réclusion après lui avoir accordé les circonstances atténuantes.


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