Algérie

Il tient sa 13e session à Alger : L'Observatoire du Sahara et du Sahel en mal de financement



C'est dans une situation difficile, marquée par une baisse drastique de son budget que l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) tient la 13e session de son conseil d'administration. C'est à huis clos que les travaux ont débuté, hier à Alger, (et se terminent aujourd'hui) en présence de 23 représentants de pays et organisations membres ainsi que d'observateurs. Lors de son allocution d'ouverture, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a relevé « l'absolue nécessité d'une solidarité internationale concrète forte et agissante à même de faire face aux défis multiples qui opposent la région, l'une des plus vulnérables au monde, aux changements climatiques ». Cette vulnérabilité, M. Sellal l'explique par « la pauvreté, le phénomène acridien, le bouleversement climatique qui alterne la sécheresse et les inondations ravageuses à l'origine de la dégradation des sols et de la désertification, engendrant une intensification du flux migratoire ». Une situation qui interpelle l'Observatoire, en tant qu'instrument de concertation scientifique, technique et institutionnel, pour apporter son concours « dans la résolution des grands problèmes environnementaux, notamment en matière de lutte contre la désertification et la gestion aquifère partagée ».Pour le ministre, l'Observatoire offre aux pays d'Afrique et d'Europe « l'opportunité d'unir leurs efforts pour identifier et entreprendre les actions nécessaires à cette lutte ». De ce fait, il appelle au renforcement de cet outil commun, mais aussi à « une plus grande rigueur, compte tenu de ses moyens limités pour optimiser son rendement face aux enjeux stratégiques de la mondialisation et de la fragilisation des ressources naturelles ». Il estime que la coopération technique et scientifique pour la mise en place d'un mécanisme de gestion commune de la ressource hydrique « s'impose » par le fait que les pays de la région partagent près de dix aquifères transfrontaliers. « L'aquifère du Sahara septentrional entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye a constitué l'expérience pilote, reproduite pour le système aquifère d'Iullemeden commun au Mali, au Niger et au Nigeria. La prochaine étape portera sur l'étude conjointe de l'ensemble des systèmes aquifères d'Iullemeden de Taoudeni-Tanezrouft et du fleuve Niger, mettant en symbiose pas moins de huit pays, l'Algérie, le Bénin, le Niger, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria et le Sénégal », a conclu M. Sellal. Pour sa part, le président de l'Observatoire, Nadhir Hamada, ministre tunisien de l'Environnement et du Développement durable, après avoir passé en revue le bilan de l'année 2009, marquée surtout par le renforcement des mécanismes d'alerte en matière de ressources naturelles, de sols et de désertification et les actions menées dans ce cadre par l'OSS ainsi que celles prévues à court terme, il relève néanmoins que « les fonds dont dispose actuellement l'Observatoire ne lui permettent pas de réaliser les programmes et les projets à la mesure de nos ambitions et de nos attentes ».De ce fait, il a appelé « tous les Etats membres » à consacrer à l'OSS « davantage de moyens » parce que « les contributions lui permettent de diversifier ses actions et de les étendre à de nombreux domaines prioritaires dans la région, comme la mobilisation de la ressource en eau ou la conservation des sols », dit-il. Le ministre tunisien ne manque pas de rappeler que le budget actuel de l'Observatoire, unique mécanisme en charge du suivi et d'évaluation des ressources naturelles dans la région africaine, « ne permet pas » d'assumer sa mission. Il exhorte les Etats membres au paiement de leurs contributions financières, mais aussi le secrétariat de l'Observatoire à « maîtriser les dépenses et la gestion des moyens disponibles » et « à parfaire la coordination avec les Etats partenaires ».


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