Algérie

Il s'opposait à son rapatriement Un détenu algérien à Guantanamo débouté par la justice américaine



La justice américaine a statué sur le cas de Belbacha Ahmed. La Coursuprême américaine a rejeté vendredi la demande du détenu algérien àGuantanamo, d'intervenir pour interdire au gouvernement son rapatriement. Aveccette décision, Belbacha Ahmed devra être transféré en Algérie au même titreque 16 autres détenus algériens à la base américaine à Guantanamo. Arrêté auPakistan et détenu à la base navale américaine à Cuba depuis février 2002, ilest aujourd'hui désigné comme un «ancien combattant ennemi», un statut quiautorise son renvoi en Algérie. Il avait saisi la justice américaine pourrester provisoirement à Guantanamo, motivant sa demande par le fait qu'ilcraignait des «tortures presque certaines» en Algérie qu'il a fui dans lesannées 1990.Ce faisant, il espérait voir la haute juridiction des Etats-Unis jugerillégal son rapatriement prévu par le gouvernement américain et, parconséquence, l'annulation pure et simple de la procédure. Mais la justiceaméricaine en a décidé autrement, refusant d'intervenir pour empêcher son renvoivers son pays (décision non motivée) comme elle l'avait fait en mai dernierpour un détenu libyen, Abdul Ra'ouf al-Qassim, qui se trouve encore àGuantanamo.Jeudi, la veille de l'audience, les avocats du détenu algérien avaientdéposé un document devant la Cour suprême pour appuyer leur requête enrappelant les conditions de vie infernales de leur client. «A Guantanamo, AhmedB. est maintenu dans une isolation presque totale. Sa cellule minuscule estentièrement en acier. Aucune fenêtre ne laisse passer la lumière du jour; ildoit subir celle des néons 24 heures sur 24. Sa seule distraction réside endeux heures de récré par jour seul dans une cage avec un ballon de footballdégonflé. Sa famille ne peut pas lui rendre visite, il ne peut pas les appeler,leur courrier met des mois à lui parvenir. Et quand il arrive, il est souventfortement censuré. Tel est le monde que Ahmed B. choisit plutôt qu'un retour enAlgérie», expliquaient ses avocats dans le document versé jeudi au dossier.Avant le «verdict» rendu vendredi par la Cour suprême, Ahmed B. était sur les17 détenus algériens à Guantanamo le seul cas encore «en suspens». Le 29juillet dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz,avait déclaré que les 17 Algériens détenus à Guantanamo seront transférés enAlgérie après vérification de leur identité. Il avait précisé que «le groupe detravail mis sur pied pour prendre en charge l'affaire des Algériens détenus àGuantanamo s'est rendu sur place pour vérifier l'identité des détenus qui ontdéclaré être algériens». Le ministre avait ajouté que «le groupe de travail aconfirmé l'identité de 17 Algériens dont le cas d'un détenu a étédéfinitivement réglé», précisant que «les 16 autres prisonniers algériensseront transférés en Algérie et aucune institution ne s'y oppose». Balayantd'un revers d'éventuelles tortures et autres procès expéditifs prétendus parcertains détenus, le ministre de la Justice avait affirmé que «leur procès sedéroulera en Algérie, conformément à la Loi algérienne, dans le cas où ils sontreconnus coupables d'un quelconque crime sans condition ni contrainte dequelque partie que ce soit».Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci avaitindiqué, le mois dernier, que l'Algérie «n'exclut pas la libération prochainedes Algériens détenus à Guantanamo avant d'annoncer, la semaine écoulée, quel'Algérie et les Etats-Unis «négocient les conditions de mise à disposition deces détenus aux autorités de leur pays». «A ce jour, les choses sont considéréescomme bien avancées mais ne sont pas finalisées totalement», avait-il relevé.De son côté, l'ambassadeur itinérant américain Clint Williamson avait indiqué,en avril lors d'une visite en Algérie, avoir discuté avec des responsablesalgériens de la situation des prisonniers algériens détenus à la baseaméricaine de Guantanamo tout en exprimant le souhait de son pays de voir cettebase fermée.


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