Algérie

Il s'en prend à ceux qui critiquent les institutions de l'Etat


Il s'en prend à ceux qui critiquent les institutions de l'Etat
Nouvelle sortie médiatique du secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, également chef de cabinet du président Bouteflika. Devant les jeunes et cadres du parti, il n'a pas hésité, comme à son habitude, de lancer de sévères mises en garde, même s'ils sont d'anciens officiers supérieurs de l'ANP, contre tous ceux qui viendraient compromettre la stabilité de l'Etat, des institutions ou de l'armée. Il aura, à cette occasion, des mots très durs, sans les nommer, contre certains généraux en retraite, dont M. Hocine Benhadid, actuellement incarcéré à la prison d'El Harrach pour ses déclarations à la presse. Aux jeunes militants du RND, il lancera que ‘' le parti auquel vous appartenez n'est pas prêt à accepter la démocratie dans l'anarchie'', avant de relever que ‘' les gens se sont réveillés et ont découvert un amour pour le DRS''. ‘'Cet appareil est celui de l'Etat algérien, et il défend la patrie'', ajoute-t-il avant de faire observer que des officiers qui étaient hier ‘'protégés par l'armée, étaient vivants grâce à l'armée, viennent aujourd'hui critiquer l'armée. Et ils veulent aujourd'hui attaquer l'armée et disent liberté d'opinion' Ils critiquent à longueur de journée le président'', ajoute-t-il, précisant auparavant que ‘'le terrorisme n'a pas attaqué l'armée, n'a pas disloqué l'armée''. A ceux là, Ouyahia répond qu'ils ‘'ne connaissent pas la grandeur du peuple algérien''. Le ‘'patron'' du RND ajoute : ‘'ils attendent qu'on leur dise vous avez raison' Il faut se rappeler où nous a conduit la politique de Mesmar Djeha. En définitive, ce n'est pas El Mesmar qui est parti, mais la maison qui a failli partir'', explique-t-il en faisant référence aux appels au changement de certains milieux politiques et autres sous couvert de l'opposition à Bouteflika, non sans rappeler les appels du FIS dissous dans la décennie 1990 pour le départ de feu Chadli Bendjedid. ‘'Le peuple veut que l'autorité de l'Etat soit protégée'', indique par ailleurs M. Ouyahia pour qui ‘'le temps est arrivé pour que chacun soit responsable''. Pour Ouyahia, qui répond en fait à certains courants politiques, ‘'tout peut changer, même le président, les hommes, mais pas l'Algérie. On n'a pas d'autre pays, et l'Algérie n'a pas d'autre religion'', estime-t-il. En fait, ‘'la démocratie doit être vécue pleinement'', a-t-il souligné, avant d'adresser une sévère mise en garde pour les jeunes, ‘'qui doivent éviter d'être du carburant pour des calculs politiques étroits et au profit d'intérêts occultes''. Le secrétaire général par intérim du RND qui a rappelé les événements dramatiques du 5 octobre 1988 a prévenu contre toute instrumentalisation de la jeunesse, de l'exploitation de ses déceptions à des fins politiques occultes, prévenant les jeunes contre toute dérive.Cette mise en garde contre tous ceux qui veulent attenter à la sécurité du pays et les rangs de l'ANP fermée, M. Ouyahia a dans la même foulée placé dans le même panier certains médias trop critiques, qui confondent liberté d'expression et intérêts du pays. Selon lui, ‘'la presse doit savoir que la liberté d'expression ne doit pas être au détriment de l'Algérie'', faisant référence à la fermeture de la chaîne El Watan TV, en raison d'un entretien de Madani Mezrag, ex-dirigeant de l'armée islamique du salut (AIS), qu'elle a diffusé. Ouyahia, en réponse aux interrogations de la presse à la fin du conclave de la jeunesse du RND, a indiqué tout simplement, sans le nommer, que ‘'cette personne a fait une première déclaration. Il a eu une réponse de l'Etat. Il a fait sa deuxième déclaration. Il s'est corrigé et c'est tant mieux''.L'actualité politique internationale, et notamment les pays traversés par le « Printemps arabe », a été passée au scalpel par Ouyahia qui, dans son commentaire, a parlé d'instabilité et de chaos dans la plupart de ces pays qui ont payé un lourd tribut à cette quête désordonnée de la démocratie, à l'image de la Syrie, la Libye ou l'Irak. L'Algérie a été épargnée par le chaos qu'ont connu les pays voisins, grâce ‘'aux sacrifices des services de sécurité'', et de sa politique de non-ingérence, rappelle Ouyahia, soulignant par ailleurs que la Palestine ‘'n'a jamais été un registre de commerce pour l'Algérie''.Sur le projet de création d'un front de soutien au programme du président Bouteflika, proposé par le FLN, il a un peu plus explicité la démarche de son parti, le RND, vis-à-vis de cette question. Il répondra d'abord en bottant en touche en estimant que ‘' le FLN est un allié stratégique dans le soutien au Président et dans la défense des intérêts du courant nationaliste''. Pour autant, ‘'ce n'est pas le mode qui nous convient, mais nous laissons le temps aux propositions», a précisé M. Ouyahia.Selon lui, ‘'le mode proposé par le parti ne nous convient pas''. Avant de relever que ‘'nous ne perdons pas l'essentiel qui est le travail en commun sur des intérêts stratégiques, même si nous ne sommes pas dans la même structure».


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