Algérie

Il revient sur sa carrière et sur l'EN Les vérités de Antar Yahia



Il revient sur sa carrière et sur l'EN Les vérités de Antar Yahia
L'ex-capitaine de la sélection nationale, Antar Yahia, ­' même s'il est loin du groupe actuel de Vahid Halilhodzic ' ne s'est pas empêché de donner son avis sur l'actuelle sélection des Verts. À commencer par la dernière sortie de l'EN en Coupe d'Afrique des nations. 'C'est une nouvelle génération. Lors de cette compétition, ils ont vu les difficultés de l'Afrique. Ce n'est pas à moi de leur donner des leçons et ils le savent, il leur faudra muscler leur jeu. L'Afrique, ça passe par un jeu plus musclé dans l'engagement. Ils sont talentueux et tendres. Ce n'est pas un reproche, ils vont connaître l'Afrique et faire leur propre expérience", estime Antar Yahia, lors d'un entretien accordé au suite spécialisé Foot 365. Pour l'actuel défenseur central de l'ES Tunis, le talent ne suffit pas pour s'imposer en Afrique. 'Le talent ne suffit pas. Il y a d'autres paramètres qui entrent en ligne de compte en Afrique. On l'a vu aussi avec d'autres équipes comme la Côte d'Ivoire. Enormément de talents et de l'expérience, et ils n'ont pas gagné un titre. Je pense que l'unité d'un groupe, le côté humain compte énormément et encore plus qu'en Europe. En sélection, il y a un dénominateur commun : quel est ton objectif quand tu viens en sélection ' Est-ce que tu as ce truc bien précis en toi ' Quand tous ces éléments sont réunis, il est possible de soulever des montagnes", explique-t-il. Antar Yahia est allé même jusqu'à comparer les différents styles de jeux adoptés à son époque avec Rabah Saâdane et celui d'Halilhodzic. 'À l'époque de Saâdane, tout le monde présentait notre équipe comme une équipe très défensive, comme si on évoluait en 5-4-1. À part en Coupe du monde, où nous avons joué avec un seul attaquant, nous avons toujours joué en 3-5-2 avec deux attaquants et un numéro 10. Ce qui faisait cette solidité, c'était notre état d'esprit. Tout le monde défendait. Car si nous ne faisions pas cela, nous étions morts", précise-t-il, avant d'ajouter : 'Un entraîneur compose son système de jeu en fonction des joueurs qu'il a dans son effectif. À ce que je sache, de tout temps, l'Algérie a joué en contre. Seule la génération de 1980 a dominé son adversaire. Avec Saâdane, nous avions un groupe solide et c'est ce qui faisait notre force. Et croyez-moi, le pire aurait été de faire des choses que nous ne savions pas faire." Toujours à propos du système de jeu et la composante de l'effectif de Saâdane, Antar ajoute : 'Il (Saâdane) a tiré le meilleur de ce qu'il avait. Nous ne pouvions pas jouer autrement. En défense, avec Bougherra, Halliche et moi, nous étions très bons et complémentaires. Et l'une de nos grandes forces, c'était nos joueurs de couloirs (Nadir Belhadj et Karim Matmour). Aujourd'hui qui critique l'Inter, Naples, la Juve ou même le Barca quand ils jouent à 3 derrière ' En 2013, beaucoup d'équipes jouent comme cela. En Afrique, c'était un système qui nous convenait bien. Et qu'on le veuille ou pas, la base des résultats repose sur la solidité défensive."
Antar Yahia atteste qu'il n'a jamais regretté la décision de prendre sa retraite internationale. 'Non, je ne le regrette pas. Il faut choisir le moment. Et c'est mieux de le choisir soi-même. J'aime bien prendre mes décisions. Je vis avec mes principes, et avoir la tête haute c'est essentiel... Je ne suis pas parti pour qu'on me redemande de revenir. Je ne reviendrai pas. La page est tournée", a-t-il indiqué. Le buteur historique d'Oumdourman révèle qu'il assume sa décision, même si cela était contre l'avis de ses parents. 'Les premiers qui m'ont fait la gueule, ce sont mes parents. Mon père m'a fait la tête. Je suis venu jeune en équipe nationale, j'ai connu pas mal d'aventures humaines, des changements de groupe... Au fur et à mesure, il est difficile de récréer de quelque chose...". Antar Yahia ne se sentait plus à l'aise en sélection à un certain moment et même s'il confirme que la venue d'Halilhodzic à la tête de la barre technique des Verts n'a pas été la cause de sa décision de se retirer de la sélection. 'J'ai voulu passer du temps avec Vahid Halilhodzic pour me faire mon idée et me déterminer sur mon choix. J'ai passé huit mois avec ce sélectionneur. Et, je le répète, mon arrêt n'avait rien avoir avec sa venue", confirme Antar, avant d'enchaîner :
'Si on avait considéré que je n'étais plus compétitif, je l'aurais accepté car la concurrence fait partie de notre métier et sans chauvinisme, je n'ai jamais posé de conditions pour évoluer avec mon pays. Je voulais choisir ma sortie. Je me sentais plus à l'aise. C'est tout. Quand on est un cadre de l'équipe, vous avez un poids que vous souhaitez garder. Et puis, Vahid Halilhodzic est arrivé avec ses idées...". L'actuel sociétaire d'ES Tunis finit par avouer qu'il ne souhaitait pas une sortie de l'EN à la Rafik Saïfi et Yazid Mansouri.
'En tant que capitaine et cadre dans une équipe, j'étais habitué à beaucoup de communication et dans les deux sens. Sans y voir une critique, et je ne veux absolument que cela soit mal interprété au moment où cette jeune sélection a besoin de sérénité, il y a certaines choses qui m'ont usé. J'ai donc préféré choisir mon départ. J'ai vu aussi qu'il y avait eu d'autres joueurs qui ont eu des départs difficiles", explique-t-il, tout en affirmant que sa décision n'a rien avoir avec les autres internationaux de sa génération qui se sont retirés, eux aussi, de la sélection nationale à la même période. 'Je suis le premier à être parti. Ensuite, il y a eu Nadir Belhadj, Karim Matmour alors que Karime Ziani n'était plus sélectionné depuis un moment. Donc, ce n'est pas cela qui m'a fait partir", fait savoir l'ex-défenseur central de Bokhum (Allemagne), qui se dit n'avoir même pas le droit de participer au Mondial même si la sélection demandera son aide. 'Si tu ne participes pas aux éliminatoires, ce n'est pas la peine. Il ne faut pas être là pour juste manger le gâteau... Chacun avec sa conscience. Mais moi, je ne le ferai pas", explique-t-il à propos de certains joueurs qui ont rejoint la sélection juste avant le Mondial sud-africain de 2010.
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