Algérie

Il revient sur la hausse des prix de la semoule et de la pomme de terre



Les vaines promesses de Belkhadem Le Chef du gouvernement a entamé dans la soirée de dimanche, à la Chambre algérienne de Commerce et d’Industrie, le premier cycle de conférences-débats sous le thème «L’ouverture économique et l’investissement national». Cela s’est passé en présence de deux membres de son exécutif, Karim Djoudi et Hachemi Djaaboub, des chefs d’organisations patronales ainsi que d’autres acteurs et experts de la vie économique. Le Chef de l’exécutif a donné d’emblée le ton en revenant sur le dossier chaud de l’été, en l’occurrence la hausse des prix des produits de large consommation, en tentant de percer les véritables raisons de ces augmentations vertigineuses que les citoyens ont du mal à comprendre. Pour tirer les choses au clair, il a écouté attentivement les principaux intervenants dans la chaîne de distribution et de contrôle de ces deux denrées de base, à savoir l’OAIC, le département du Commerce et l’UGCAA. Le Chef du gouvernement a soutenu qu’il n’y a pas d’explication plausible pour le renchérissement de la semoule, écoulée sur le marché à raison de 1.200 DA le sac de 25 kilos, alors qu’elle doit coûter moins, surtout que les réserves du pays en céréales n’ont pas diminué et les stocks en blés dur et tendre sont amplement suffisants. Le directeur général de l’OAIC, mis en cause dans ces flambées, tente un tant soit peu de répondre aux questions de Belkhadem, en mettant le doigt notamment sur le manque de production des minoteries qui sont approvisionnées à hauteur de 40% seulement. Pour le Premier responsable de l’Office, la rareté du produit et l’importation par certains meuniers de leur blé ont fait augmenter automatiquement les prix. Peu convaincu, le Chef de l’exécutif leur signifiera de mettre de l’ordre dans la maison. «Sinon, enchaîne-t-il, les investisseurs, s’ils ne tournent pas leurs minoteries à 100%, continueront à faire supporter les charges et l’ardoise aux consommateurs.» C’était aussi l’occasion pour le premier responsable de l’exécutif de promettre une guerre sans merci aux spéculateurs qui font augmenter les prix à leur guise sans se soucier des retombées sur le simple citoyen au pouvoir d’achat érodé. Surtout qu’une quantité importante du produit alimente les filières de la contrebande. «Il s’agit, selon lui, d’une question de sécurité nationale qui fait perdre des milliards au Trésor public, notamment à travers l’évasion fiscale «. L’effort de l’Etat consenti pour la subvention de ces produits stratégiques ne doit pas, a-t-il averti, profiter aux spéculateurs et aux rentiers. Pour lutter contre ce phénomène et tarir ses surfaces, il a invité les opérateurs économiques à fédérer leurs énergies et agir en commun pour le bien-être des entreprises productrices soumises à une concurrence déloyale ainsi que du consommateur algérien. Un autre produit de base, à savoir la pomme de terre dont les prix sont restés excessivement élevés, a défrayé la chronique, surtout lorsqu’on s’est rendu compte que le produit importé à coût de milliards pour faire baisser les prix est dans un état de pourrissement avancé. Le premier responsable de l’UGCAA l’a confirmé haut et fort devant Belkhadem. «Toute la pomme de terre importée est avariée», lançait-il. Le chef du gouvernement, mis devant le fait accompli, temporise. «On doit mettre en place des labos spécialisés pour examiner ce produit au niveau des ports», dira-t-il. Il s’interroge par ailleurs sur le sens véritable des mesures prises par le gouvernement, relatives à l’exemption des droits de douane et de TVA sur la pomme de terre importée si les choses ne se répercutent pas réellement sur le prix. Il met tous cela sur le dos de certaines sociétés importatrices qui ont répercuté l’excédent dans leurs budgets sans que le consommateur n’en bénéficie. Il s’agit tout bonnement, se résigne-t-il, d’une question de culture commerciale, dans laquelle la régulation du marché reste insuffisante devant la cupidité et la voracité des spéculateurs. Le ministre du Commerce, se sentant visé de partout, n’en dira pas trop. Il a dû s’appuyer sur un défaut de refroidissement ou de réfrigération pour expliquer le pourrissement. L’Algérie, selon lui, consomme annuellement quelque 1.200.000 tonnes de pomme de terre. Sauf que durant les trois mois d’août, septembre et octobre, il y a eu rupture de stock et l’Etat en a importé. Le renchérissement du produit sur le marché depuis quelque temps a obligé, d’après lui, à importer en catastrophe environ 35.000 tonnes de pomme de terre. A son arrivée, les citoyens ont signalé un peu partout dans le pays son avarie. 3.000 tonnes ont été saisies au niveau du port d’Alger, 300 quintaux à Mostaganem et 200 autres quintaux aux Eucalyptus. Seulement, le mal a été déjà fait puisque la marchandise est écoulée. Le président du FCE, apparemment abasourdi par les palliatifs de soutien aux prix et ses conséquences sur le consommateur, a fini par «en rire». «Les subventions de l’Etat vont aux dépens des prix qui devraient s’ajuster normalement dans la logique de l’offre et de la demande», dira-t-il en ajoutant qu’»encourager les politiques conjoncturelles aux dépens de la production n’aidera pas à asseoir l’économie de marché».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)