Il revient sur l'élimination des Verts Ali Fergani : 'L'Algérie ne produit plus de grands joueurs !"

L'ex-capitaine de la glorieuse équipe nationale des années 1980, Ali Fergani, estime que l'élimination précoce des Verts de la CAN-2013 est une catastrophe pour le football national. Pour lui, l'EN avait largement les possibilités d'atteindre au moins le second tour, vu le niveau de la Tunisie et du Togo, loin d'être des foudres de guerre. Fergani jette un pavé dans la mare en endossant la responsabilité de cet 'humiliation" à Halilhodzic qui a bénéficié de tous les moyens nécessaires pour au moins atteindre les quarts de finale de cette CAN.
Liberté : Comment avez-vous vécu l'élimination précoce de l'équipe nationale de cette CAN-2013 '
Ali Fergani : C'est une déception. Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, l'avait si bien exprimé lorsqu'il a déclaré qu'il avait honte. Je partage son avis pour dire que c'est honteux pour l'Algérie de quitter la Can de cette manière. On pouvait mieux faire vu le niveau de nos adversaires du groupe, il y avait de la place pour un meilleur résultat. Disons-le tout de go, il y avait une place pour une qualification au deuxième tour sans que personne trouve à redire. Nous avons raté cette opportunité devant les Tunisiens et les Togolais, loin d'être des foudres de guerre. Nous avons dominé les deux matches au cours desquels nous avons raté beaucoup d'occasions. Nos tirs n'ont pas été cadrés, et c'est impardonnable à ce stade de la compétition. En un mot : la participation des Verts a été catastrophique lors de cette CAN.
Vous aviez déjà déclaré dans ces mêmes colonnes que l'élimination au premier tour serait un échec. Maintiendrez-vous cet avis '
C'est vrai que c'est une catastrophe.
Le minimum était de passer au second tour, cela aurait été déjà un bon résultat. Je ne suis pas de ceux qui disent qu'il fallait atteindre les demi-finales ou la finale, mais la moindre des choses était de se qualifier au deuxième tour.
Selon vous, qui est responsable de cette déconvenue '
Lorsqu'un entraîneur est en place, c'est à lui d'assumer toutes les responsabilités. Nous avons raté la qualification lors de notre premier match face à la Tunisie, nous étions trop frileux. J'aurais bien aimé voir la composante alignée face au Togo débuter la CAN face à la Tunisie. Il nous reste encore un troisième match qu'il faut absolument chercher à gagner pour sauver l'honneur et soigner un peu l'image de l'Algérie dans cette CAN.
La FAF n'a-t-elle pas une part de responsabilité dans cet échec '
Quand il y a un échec dans ce genre de compétition, je suppose que l'entraîneur national est lié par un contrat d'objectif.
À partir de là, c'est clair que le sélectionneur a une part de responsabilité.
Par ailleurs, il y a aussi une politique d'ensemble de la fédération qui gère l'équipe nationale. Elle a aussi une part de responsabilité. Il faut aller plus loin, parce que notre football national ne fournit pas suffisamment de joueurs de haut niveau, aucun club ne s'impose sur le plan continental.
En plus, nos joueurs formés à l'étranger ne sont pas d'un très haut niveau, nous n'avons pas un Drogba, un Toure ou un Adebayor. Nos binationaux ont des qualités qui leur permettent de postuler pour l'équipe nationale, mais il y en a d'autres qui n'ont pas leur place dans cette équipe.
Mais est-ce qu'aujourd'hui, nous ne pouvons pas pardonner à ces jeunes joueurs qui manquent d'expérience d'avoir raté leur première CAN '
Mais tout cela était voulu, c'est un choix de la part du sélectionneur national. Personne ne l'a empêché de ramener des joueurs ayant une expérience qui méritent d'être dans l'effectif de l'équipe nationale. Certains joueurs sont partis jouer dans les pays du Golfe où le niveau du championnat n'est pas explosif.
Mais nos joueurs là-bas jouent régulièrement, contrairement à d'autres en Europe, mais qui ne bénéficient même pas d'un temps de jeu suffisant pour leur forme.
À mon avis, il fallait préserver un certain nombre de joueurs expérimentés pour accompagner cette jeune génération.
Que pensez-vous de l'avenir de cette équipe nationale '
Je ne peux pas le prévoir actuellement, attendons le dernier match face à la Côte d'Ivoire. Espérons que notre équipe montrera un bon visage et gagnera pour modifier un peu ce bilan négatif, ce qui n'est pas évident, pour établir par la suite un bilan définitif.
Vous-êtes avec ceux qui réclament le départ de Halilhodzic, ou bien avec ceux qui tablent sur la stabilité du staff technique national '
Le problème qui se pose, c'est qu'il y a une échéance à poursuivre prochainement. Et s'il y aura un entraîneur nouveau, il est hors de question qu'il chamboule quoi que ce soit.
On peut changer certaines choses, mais pas tout refaire tout de même. Pour répondre directement à la question, personnellement, j'attendrai le dernier match face à la Côte d'Ivoire pour une réponse catégorique.