Algérie

Il reste beaucoup à faire à Bou Arfa


Comment marcher à la tombée de la nuit dans cette région alors que l?éclairage public fait défaut ? », c?est la question qui revient sans cesse chez les riverains de Baba Moussa, dans la commune de Bou Arfa. Quatre-cent-cinq maisons étirées sur le flanc de la montagne et d?où le regard sur Blida et la RN1 vaut le déplacement. Peu d?efforts des élus de la commune pour améliorer le quotidien de « ces gens-là », comme dirait Brel. Des chefs de famille confient qu?ils ont l?impression de faire partie du 2e collège, des citoyens de seconde zone. Route non bitumée, pistes multiples devenant des bourbiers à la moindre chute de pluie, insécurité et absence d?hygiène. Des enfants adossés aux murs décrépis, usent leurs fonds de pantalons sur la pierre, aspirent toutes sortes d?odeurs où les plus nauséabondes l?emportent sur le reste. Détachements de jerricans et remorques en une longue procession vers l?unique robinet public un jour sur deux ou quelques heures dans la matinée. Gare aux retardataires et prières des personnes âgées pour passer en priorité. Aucune initiative des pouvoirs publics, ceux-là mêmes qui ont été placés à ces postes de responsabilité dans l?espoir de voir le quotidien amélioré ; aucune sortie à la mer pour les nécessiteux et qui sont légion, aucune animation dans le quartier : cinéma, musique, théâtre peuvent être fournis « à domicile » pour peu que la demande soit faite. Dès la fin de la scolarisation, les longues journées de l?été sont synonymes d?ennui, de lassitude et, paradoxe, on commence à souhaiter vivement la rentrée scolaire et les retrouvailles avec celles et ceux qui ont la chance d?aller quelque part. Les souvenirs de vacances n?existent pas dans le douar de Baba Moussa et ce serait sans doute une injure d?en parler lorsque le minimum n?est pas fourni. Misère et pauvreté s?allient à l?indifférence des responsables. Septembre sera aussi le Ramadhan et les familles évoquent avec douleur le couffin du Ramadhan injustement réparti. « Ils nous parlent d?un chèque qui sera remis à chaque famille nécessiteuse : ce sera une bonne chose afin d?éliminer toutes les spéculations », affirmera un chef de famille qui a la chance ? ou le contraire ? de dresser un parallèle avec des familles d?autres communes où la viande et l?huile sont en quantité nettement supérieure. Baba Moussa demeure en dehors de la trajectoire du développement et même les encouragements par les microcrédits sont ignorés. A la population qui se montrait surprise par ces offres du pouvoir central, la commune n?a pas daigné donner des réponses claires. Même les tentatives du journal pour recueillir les explications ont buté sur la « clé » trouvée en ce moment par tous les responsables : « C?est la période des congés ! » Sombres présent et avenir pour une région où le tourisme pourrait être développé, où l?agriculture trouverait son autosuffisance pour plus de 5000 bouches à nourrir.
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