Il a également annoncé la tenue de l'élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante, ainsi que la formation d'un gouvernement de compétences nationales.Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a pris hier soir, des décisions «importantes». Dans un message à la nation, il a annoncé le report de l'élection présidentielle du 18 avril, et sa décision de ne pas briguer un 5e mandat. Il a également annoncé la tenue de l'élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante, ainsi que la formation d'un gouvernement de compétences nationales.
Reconnaissant que «l'Algérie traverse une étape sensible de son Histoire» et que le 8 mars, «pour le troisième vendredi consécutif, d'importantes marches populaires ont eu lieu à travers le pays», le chef de l'Etat dit d'abord qu'il comprend «tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d'angoisse et d'ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays», avant de présenter ses décisions. «Il n'y aura pas de cinquième mandat, et il n'en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m'assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l'assise des fondations d'une nouvelle République, en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos v'ux», a-t-il commencé par énumérer. Deuxièmement, «il n'y aura pas d'élection présidentielle le 18 avril prochain», dit-il, car pour lui, qui s'adresse au peuple, «il s'agit ainsi de satisfaire une demande pressante que vous avez été nombreux à m'adresser, dans votre souci de lever tout malentendu quant à l'opportunité et à l'irréversibilité de la transmission générationnelle à laquelle je me suis engagé».
Changements au sein du gouvernement
Pour lui, «le report de l'élection présidentielle qui a été réclamé, vient donc pour apaiser les appréhensions qui ont été manifestées, afin d'ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique, dans l'objectif d'entreprendre ensemble les actions d'importance historique, qui permettront de préparer le plus rapidement possible l'avènement d'une nouvelle ère en Algérie». En troisième lieu, Bouteflika a décidé de «procéder tout prochainement à des changements importants au sein du Gouvernement».
Ces changements, estime-t-il «constitueront une réponse adéquate aux attentes dont vous m'avez saisi, ainsi qu'une illustration de ma réceptivité à l'exigence de reddition de comptes et d'évaluation rigoureuse, dans l'exercice des responsabilités à tous les niveaux et dans tous les secteurs». Comme 4e décision, il a parlé de la Conférence nationale inclusive et indépendante qu'il avait déjà évoquée.
Elle sera, selon lui, «une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l'élaboration et l'adoption de tous types de réformes, devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-nation, que j'estime être ma mission ultime (?)». Cette conférence, explique encore le chef de l'Etat, «sera équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent». Cette conférence, «qui doit s'efforcer de compléter son mandat avant la fin de l'année 2019», organisera, ajoute-t-il, ? librement ses travaux, sous la direction d'une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée», promet-il. Le projet de Constitution qui émanera da la Conférence sera soumis à un référendum populaire. «La Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l'élection présidentielle, à laquelle je ne serai en aucun cas candidat», assure-t-il. Aussi, il promet qu'une «commission électorale nationale indépendante dont le mandat, la composition et le mode de fonctionnement seront codifiés dans un texte législatif spécifique, qui s'inspirera des expériences et des pratiques les mieux établies à l'échelle internationale», qui aura pour tâche d'organiser l'élection.
Création d'une commission électorale indépendante
La création de cette commission «est décidée pour répondre à une revendication largement soutenue par les formations politiques algériennes, ainsi qu'à une recommandation constante des missions d'observation électorale des Organisations internationales et régionales, invitées et reçues par l'Algérie lors des consultations électorales nationales précédentes», précise-t-il. Aussi, «il sera formé un Gouvernement de compétences nationales bénéficiant du soutien des composantes de la Conférence nationale». «Ce Gouvernement assumera la supervision des missions de l'administration publique et des services de sécurité, et apportera sa pleine collaboration à la commission électorale nationale indépendante», soutient Bouteflika. Enfin, il s'est engagé «solennellement», devant Dieu le Tout-Puissant et devant le peuple algérien, «à ne ménager aucun effort pour que les Institutions, structures, démembrements de l'Etat et collectivités locales se mobilisent, pour concourir à la pleine réussite de ce plan de travail».
«Je m'engage également à veiller à ce que toutes les Institutions constitutionnelles de la République poursuivent scrupuleusement l'accomplissement de leurs missions respectives, et exercent leurs pouvoirs respectifs au service exclusif du peuple algérien et de la République. Je m'engage enfin, si Dieu m'accorde vie et assistance, à remettre les charges et les prérogatives de Président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu», a-t-il ajouté, invitant les Algériens à «emprunter ensemble (cette voie) pour prémunir l'Algérie contre des épreuves, des déchirements et des déperditions d'énergies», et pour lui permettre «de réaliser tout son potentiel dans une démocratie épanouie, digne des gloires de l'Histoire de notre Nation».
A. I.
Bedoui, Premier ministre, Lamamra, vice-Premier ministre
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, MM. Noureddine Bedoui et Ramtane Lamamra. Lors de cette audience, le chef de l'Etat a procédé à la nomination de M. Bedoui au poste de Premier ministre, en remplacement de M. Ahmed Ouyahia. M. Bouteflika a également nommé à la même occasion, M. Lamamra au poste de vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères. Le président Bouteflika a chargé M. Bedoui de former le nouveau gouvernement.
Bouteflika met fin aux fonctions du président et des membres désignés de la HIISE
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé hier, un décret présidentiel mettant fin aux fonctions du président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelouahab Derbal, et des membres désignés de cette instance, indique un communiqué de la Présidence de la République.
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Posté Le : 11/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com