«Si la Fonction publique est considérée comme bureaucratique parce
qu'elle veille à la régularité et à la transparence des concours, dans ces
conditions, je le concède, nous sommes bureautiques».
Ces propos sont du Directeur général de la Fonction publique, Djamel
Kharchi, en réponse au ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid,
qui avait accusé la DGFP d'être à l'origine du retard enregistré dans
l'organisation du concours pour le recrutement de plusieurs milliers
d'enseignants.
Le directeur général de la
Fonction publique a donc tenu à apporter des précisions sur le rôle de chacune
des deux institutions dans la mise en place de ces concours. «Les insuffisances
de gestion des ressources humaines dans un secteur donné ne peuvent pas constituer
une référence ou une norme de performance pour accuser la DGFP d'avoir failli à
sa mission», affirme notre interlocuteur. Pour lui, «ce n'est pas la première
année que les concours de l'Education nationale sont organisés tardivement. Le
problème est récurrent tous les ans». Selon M. Kharchi, la raison est à
chercher du côté de l'administration du secteur de l'Education et non pas du
côté de la Fonction publique. «A chaque fois, nous recommandons au secteur de
l'Education de mettre à profit la période des vacances scolaires d'été pour
préparer l'organisation de ces concours. Malheureusement, ils ne commencent à
les préparer qu'à la rentrée scolaire. Nous ne sommes donc pas responsables de
ces retards. Notre rôle consiste à accompagner ce secteur et d'autres en
s'assurant que les concours sont menés selon les règles en vigueur».
Le DGFP rappelle qu'il existe «un
cahier des charges» au niveau de chaque secteur qui mentionne «les mesures à
prendre de nature à assurer la crédibilité et la transparence des concours».
Pour le cas de l'Education nationale, le cahier des charges «est établi par la
DGFP avec les différents centres d'examens dépendant du secteur de
l'Education», ajoute notre interlocuteur.
Djamel Kharchi a tenu à «rendre
hommage à tous les chefs d'inspection qui mènent un travail exemplaire de
contrôle de la crédibilité des concours à l'échelle nationale». A ce titre, il
rappelle que durant l'année 2008, «quelque 11.000 concours ont été validés par
les services de la Fonction publique, sauf ceux relevant de l'Education
nationale qui ont été, pour la plupart, annulés pour fraude généralisée. Ce qui
a nécessité leur réorganisation avec, comme conséquence, un retard allant
jusqu'à décembre de la même année», affirme-t-il. Et de regretter que «malheureusement,
les responsables de ces fraudes n'ont pas été sanctionnés, malgré les demandes
insistantes des services de la Fonction publique».
Il nous cite, à titre d'exemple,
le cas de l'Institut de formation des professeurs du moyen (IFPM) d'El-Harrach,
«qui a été suspendu pour cause de fraude» par les services de la Fonction
publique. Quels genres de fraudes ? Il s'agit, dit-il, de «différences
constatées entre les notes mentionnées sur les copies d'examens des candidats
et celles figurant sur les relevés de notes». «Il y a des surcharges
volontaires sur les notes», affirme le DGFP. Autre fraude constatée par ses
services : «des fonctionnaires qui passent des concours sous de fausses
identités», ajoute le directeur général de la Fonction publique.
Revenant au concours de
recrutement de cette année, Djamel Kharchi nous apprend que le secteur de
l'Education nationale a épuré le retard dans pratiquement toutes les directions
de wilaya, à l'exception de Batna et de Tamanrasset, et que les dates des
examens seront publiées au courant de cette semaine sur le site Web de la
Fonction publique consacré aux concours
(http://www.concours-fonction-publique.gov.dz/).
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Posté Le : 02/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com