Algérie

Il répond à Belkhadem au sujet de nouveaux partis : Mohamed Saïd dénonce une « conception fasciste de la démocratie »



Les propos tenus, avant-hier, par le secrétaire général du l'ex-parti unique, Abdelaziz Belkhadem, exprimant son opposition à l'agrément de nouveaux partis politiques, ont provoqué la colère du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), non agréé, de Mohamed Saïd. Usant d'un ton corrosif, l'ex-candidat à la dernière élection présidentielle a chargé Abdelaziz Belkhadem ; il a estimé que sa position est un « appel implicite au maintien du multipartisme sous sa forme rétrograde de club fermé et aux ordres, et révèle une conception fasciste de la démocratie ». La formule est extrêmement dure. Le secrétaire général du FLN a, pour rappel, déclaré à propos de nouveaux partis qu'il y en a déjà trop : « La scène politique est riche. Nous avons des socialistes, des nationalistes, des libéraux, des islamistes, des centristes, des laïcs. » Pour avoir tenu de tels propos, Belkhadem en sera « comptable devant l'histoire », a jugé Mohamed Saïd, car pour lui, il s'agit de la première fois depuis l'instauration de multipartisme qu'« un responsable d'une formation politique s'oppose publiquement au droit constitutionnel des citoyens et des citoyennes qui ne se reconnaissent pas dans le paysage politique actuel, à la participation à la vie politique de leur pays ». Mohamed Saïd, dont le parti attend désespérément un agrément, fait porter la responsabilité de la fermeture du champ politique également à Belkhadem.Car « en présidant une formation membre de l'Alliance présidentielle, et à ce titre composante du gouvernement, M. Belkhadem reconnaît implicitement sa responsabilité directe dans la fermeture arbitraire du champ politique actuel en violation flagrante de la Constitution, des lois de la République et au mépris de l'opinion publique », a écrit l'ancien compagnon de Ahmed Taleb Ibrahimi dans un communiqué rendu public hier. La détermination du secrétaire général du PLJ, qui a déposé le dossier de son parti en mai 2009 auquel le ministère de l'Intérieur n'a pas daigné répondre officiellement, ne semble pas être entamée. Il s'est dit « plus que jamais déterminé à faire valoir leurs droits par tous les moyens pacifiques. Les hommes et les femmes du PLJ qui ont choisi de servir en toute intégrité leur pays et refuser de capitule devant le fait accompli, trouvent dans des discours d'exclusion des raisons supplémentaires qui les renforcent dans la justesse de leur convictions politiques ».Le bras de fer entre Mohamed Saïd et le ministère de l'Intérieur dure depuis juillet 2009, date à laquelle ce ministère, alors sous les ordres de Yazid Zerhouni, devait rendre officiellement sa décision. La loi organique sur les partis politiques exige à l'administration de publier la déclaration au Journal officiel ou de notifier le rejet par décision motivée dans les 60 jours qui suivent le dépôt du dossier. Mais l'agrément du PLJ est resté suspendu aux humeurs du ministre de l'Intérieur. Ce dernier en avait presque fait une affaire personnelle. L'ex-ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, disait, sans avancer aucun argument juridique, qu'il n'allait pas être le ministre qui légaliserait « un FIS bis », en faisant allusion au PLJ. La participation de Mohamed Saïd à la « piètre » élection présidentielle de 2009 ne lui a pas été salvatrice. En somme, ne pas octroyer d'agrément aux partis politiques dénote d'une velléité du pouvoir de verrouiller de plus en plus le jeu démocratique et de fermer de manière autoritaire le champ politique.


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