Algérie

Il promet un retour prochain à la normale



Barkat, le prix de la pomme de terre et les spéculateurs Revenant sur la hausse du prix de la pomme de terre, le ministre de l’Agriculture a annoncé, hier, dans les couloirs du Sénat, après l’adoption de l’ordonnance 06-05 relative à la protection des espèces animales menacées de disparition, que son département n’est pas responsable de la régulation du marché et la gestion de ces espaces. Le Premier responsable du secteur de l’agriculture a fait remarquer que la situation actuelle de surenchérissement de certains fruits et légumes est tout à fait différente de celle des années 90. «La pomme de terre, qui affiche actuellement un prix de 70 DA (elle est en réalité à 100 dinars et même plus dans certaines wilayas), ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt», en soulignant que «cette saison n’est pas celle de la pomme de terre». Dans le même sens, Saïd Barkat, en voulant jeter la balle aux autres, notamment aux services de contrôles des prix relevant du ministère de Commerce, a déclaré que son ministère n’est pas responsable de la régulation du marché et la gestion de ces espaces et que «s’il y a aujourd’hui des spéculateurs qui monopolisent le marché, il y a d’autres organismes et services qui s’en occupent». Toutefois, Barkat, très serein, calme le jeu en laissant entendre que la deuxième saison de la pomme de terre entrera en vigueur dans les deux ou trois semaines qui viennent. D’ici là, le prix de la pomme de terre, aliment de base de la majorité des Algériens, connaîtra une très forte baisse. Interpellé justement sur le prix exorbitant de ce tubercule, lors d’une conférence de presse au salon international des techniques de la filière fruits et légumes qui a ouvert ses portes au palais des expositions de la Safex des Pins Maritimes, M. Barkat a encore justifié cette hausse par un problème de régulation de marché. Et sans vraiment convaincre, M. Barkat s’est borné à promettre des jours meilleurs, soit un retour à la normale prévue avec l’arrivée de la pomme de terre «nouvelle» sur le marché. Loin de partager l’avis du représentant du gouvernement, le directeur technique du groupe des entreprises Hasnaoui estime, pour sa part, que la crise persistera encore. Justifiant davantage son pessimisme, il revient à la charge en soulignant que «techniquement parlant, la pomme de terre nouvelle ne sera disponible qu’à partir du 15 novembre sur le marché avec la possibilité pour les agriculteurs de la stocker à même le sol». C’est pourquoi, il n’écarte pas des mouvements de spéculations touchant cette denrée. Il rappellera, par ailleurs, que l’année dernière, les prix de la pomme de terre avaient terriblement chuté au point où les agriculteurs de Aïn Defla, par exemple, avaient abandonné leurs récoltes. Aussi, l’année 2006 a vu, selon lui, les surfaces consacrées à cette culture réduites comme une peau de chagrin. D’ordinaire, les rendements, en Algérie, varient entre 20 à 25 tonnes par hectare. Interrogé au sujet de la tenue du salon international de l’Agriculture, Productions et Technologies Végétales «Filaha», «boudé» par le ministère de l’Agriculture qui a décliné, notons-le, son parrainage officiel, Barkat estimera que le promoteur du salon n’avait pas respecté, de son point de vue, le cahier des charges afférent. S’agissant, par ailleurs, du salon international des techniques de la filière fruits et légumes, objet de ladite conférence, le ministre révèlera que cette manifestation a été organisée avec la collaboration de la Chambre nationale d’Agriculture. Et comme pour mieux montrer sa disponibilité (ou du moins celle des autres) devant l’initiative privée, il déclarera, contre toute attente, que «les portes de la chambre nationale de l’Agriculture restent ouvertes à tous». Et celle du ministère?, étions-nous tentés de rétorquer. Ce n’était que peine perdue, la séance venait déjà d’être levée. A. Tilioua et M-C. Lachichi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)