Il pleut, et alors '

La pluie n'est pas arrivée dans la foulée de la prière mais elle est là. Cette fois-ci, on n'a apparemment pas consulté la météo comme on le faisait avant. À moins que la météo ne se soit plantée. Les erreurs sont devenues vraiment rares en la matière puisqu'on est quasiment dans la science exacte mais chez nous, c'est loin d'être étonnant. Il ne faut pas oublier qu'on a eu Bonatiro comme Monsieur météo, avant qu'il n'opère une première mutation pour devenir vulcanologue. Un... vulcanisateur, dirait quelqu'un qui ne croyait peut-être pas si bien dire ! On ne sait pas encore où en est son dernier recyclage dans la recherche et surtout la « trouvaille » d'un vaccin contre le Covid-19 des années-lumière avant Pfizer et un peu plus avant Sanofi. Bonatiro n'est plus à Bouzaréah mais il a dû laisser des émules. Pour faire table rase de Bonatiro, il aurait fallu changer d'ère géologique et ça ne peut pas être le cas, puisque ça date d'hier. Passons. On aurait pu consulter les prévisions venues d'ailleurs, puisque la météo s'est universalisée. Même en ce qui concerne la pluie et le beau temps, le monde est plus que jamais un « village planétaire », une formule déjà ringarde en dépit de son jeune âge. Mais quand on est dans la « prière de l'arrosage », on est forcément... patriote. On consomme local, pour donner l'exemple, n'est-ce pas ' Il ne manquerait plus que ça. Supplier la générosité du ciel pour arroser nos plaines, nos vallées et nos montagnes, pour que poussent les céréales et les maraîchers, régénèrent les vergers et se remplissent les barrages, pour ensuite aller chercher nos nourritures terrestres dans des contrées lointaines, étrangères et saignantes ' D'ailleurs, les mauvaises langues se demandent toujours pourquoi on angoisse tant en raison de la sécheresse. Tant qu'il pleuvra au Canada, au Brésil, en Russie et en France, on ne devrait pas s'inquiéter pour nos estomacs. Mais ça, c'est les mauvaises langues et les mauvaises langues, on ne les refait pas, surtout qu'elles sont généralement à un âge avancé. Il pleut mais que fait-on de notre part de pluie ' À bien y regarder, pas grand-chose. Il arrive même, parfois ou souvent, qu'on appréhende la générosité du ciel. Les inondations, les effondrements, les isolements, les pannes d'électricité et d'internet, les bouchons d'enfer... ça, on connaît très bien, de l'avoir vécu à chaque averse, à chaque ondée. Et cette fois alors ' Rien, même pas une carte postale. Même pas le c?ur à marcher sous la pluie. Surtout pas ça, le rhume est interdit.S. L.