Algérie

Il ont dit :



Salah Dabouz. Avocat, défenseur des droits humains : L'Etat ne reconnaît pas la citoyenneté aux militants du MAK
Il y a violation du droit à la circulation des citoyens. Selon les dossiers que j'ai reçus, il y a deux catégories ciblées. Il y a, bien évidemment, les militants du MAK, mais aussi les Ahmadis dont un groupe à qui on a saisi les passeports et un autre à qui on a interdit de voyager par décision de la police en totale violation de la loi. Ces derniers, dont le responsable en Algérie est Fali Mohamed, sont tout le temps refoulés des aéroports alors qu'il faut une décision de justice pour empêcher quelqu'un de voyager. Le problème est que la police ne laisse aucune trace, ce qui empêche les concernés d'avoir une preuve tangible de cette décision arbitraire. Quant aux indépendantistes ou autonomistes du MAK, je pense que dans ce cas de figure, ce ne sont pas eux qui ne reconnaissent pas l'Etat algérien, mais c'est ce dernier qui ne leur reconnaît pas la citoyenneté. C'est lui-même qui leur donne les arguments qui les confortent dans leurs positions. Ils deviennent ainsi des apatrides.

Kamira Naït Sid. Présidente du Congrès mondial amazigh (CMA)
L'Algérie est un Etat policier qui ne respecte ni ses engagements ni les lois qu'il légifère
Les étudiants algériens en France souffrent de ce même problème de passeport. La plupart sont défenseurs des droits humains ou militants du MAK. Aucune explication ne leur est donnée. Ce sont des représailles du pouvoir algérien contre toute personne qui s'oppose à sa politique.
Car jusqu'à preuve du contraire, les militants du MAK vivent en Algérie. L'Algérie est leur terre et leur territoire. On aurait compris la décision d'interdiction de passeport si l'Etat algérien avait reconnu l'indépendance de la Kabylie. Mais on n'en est pas là. Ils sont algériens et sont inscrits à l'état civil algérien. D'ailleurs, même moi en tant que présidente de cette ONG reconnue internationalement, notamment par les Nations unies, suis harcelée aux aéroports algériens.
Nous avons signalé le problème des passeports devant les Nations unies en novembre dernier. Nous l'avons également fait devant le comité des droits civils et politiques. L'Algérie a ratifié toutes les conventions sans en appliquer aucune. Notre combat, celui des gens bloqués, reste pacifique car notre cause s'inscrit dans le cadre des valeurs universelles et des droits humains. Mais nous faisons face à un Etat policier qui ne respecte ni ses engagements ni même les lois qu'il légifère.
Saïd Salhi. Vice-président de la Laddh
Pour la Laddh, les militants du MAK sont des citoyens algériens et ouvrent droit, comme tous les autres, au passeport et autres documents délivrés par l'Etat
Pour la Laddh, les militants du MAK sont des citoyens algériens qui ont le droit au passeport et à tout autre document administratif délivré par l'Etat algérien. Les autorités n'ont pas le droit de les bloquer.
Des passeports non délivrés depuis une année voire deux, c'est injustifiable. Car en dehors de toute décision de justice, personne n'est habilité à bloquer un passeport ou interdire de voyage un citoyen algérien. Nous demandons à ce qu'au moins on leur notifie le refus ou le rejet de la demande. D'ailleurs, ce dossier nous renvoie à un autre concernant les dernières élections locales.
Plusieurs dossiers ont été bloqués pour faute de casier judiciaire. L'administration a refusé de le délivrer à plusieurs candidats pour soupçon d'appartenir à tel ou tel mouvement. Certains ont même été rayés des listes. Nous sommes dans une situation de déni de droit injustifié. Le journaliste et l'un des fondateurs de la Laddh, Arezki Aït Larbi, avait lui aussi vécu la même situation. Il a fallu une mobilisation citoyenne pour que les autorités débloquent sa situation et lui délivrent un passeport.


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