Algérie - Timizart

Il nous a quittés en décembre 2020 Mouloud Achour, 3 ans déjà..



Il nous a quittés en décembre 2020 Mouloud Achour, 3 ans déjà..
Publié le 17.12.2023 dans le Quotidien l’Expression

L’écrivain journaliste Mouloud Achour nous a quittés au moment où le monde du livre avait le plus besoin d’hommes comme lui.

Le milieu culturel algérien avait encore besoin de ses compétences à dénicher les nouvelles plumes talentueuses, à peaufiner les manuscrits afin d'en offrir la meilleure version définitive possible et à assurer le suivi à la sortie du livre. Mouloud Achour qui a été, également, l'un des plus grands journalistes algériens, nous a quittés le 24 décembre 2020. La nouvelle de son décès était tombée comme un couperet aussi bien dans le milieu journalistique algérien que dans celui du livre. Car, Mouloud Achour appartenait aux deux familles. Son décès a été et demeure une immense perte pour l'édition livresque en Algérie. Un vide incommensurable difficile à combler. Originaire du village Tamazirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il est né le 19 mars 1944, Mouloud Achour a été happé par le virus de l'écriture littéraire et journalistique alors qu'il était encore très jeune. Il n'avait que 27 ans quand il publia son tout premier livre, un recueil de nouvelles, intitulé: «Les survivants et autres nouvelles». D'ailleurs, la nouvelle est le genre littéraire préféré de Mouloud Achour. Il est également l'auteur de «Héliotropes», «Les dernières vendanges», «Jours de tourments», «À perte de mots», «Le Vent du nord», «Juste derrière l'horizon», «Le Retour au silence», etc. L'écriture littéraire n'a pas empêché Mouloud Achour d'occuper de nombreux postes de responsabilité dont celui de membre, puis président de la commission de lecture de la Télévision nationale, secrétaire permanent du Conseil national de la culture en 1990 et 1991 puis directeur de cabinet du ministre de la Communication en 1991 et 1992. Dans le domaine du journalisme, Mouloud Achour a exercé dans de nombreux grands journaux dont El Moudjahid et Liberté. Pendant plusieurs années, il a été l'un des piliers de la plus grande maison d'édition en Algérie, à savoir «Casbah éditions». Mouloud Achour a, en effet, occupé le poste de directeur de l'édition chez «Casbah éditions». Il a été derrière la publication de nombreux premiers livres de jeunes écrivains en herbe. Selon les témoignages de ses proches, il avait la patience de passer de longues heures à lire et à décortiquer les manuscrits tout en y apportant les corrections et les retouches indispensables avant publication. L'une de ses grandes qualités était sa force de communication avec les auteurs qui n'avaient pas encore été confirmés. Il ne les décourageait jamais et ce, quel que soient les imperfections qu'il relevait dans leurs travaux. Bien au contraire, il les encourageait à aller de l'avant tout en leur prodiguant des conseils très précieux à même de les aider à rebondir de nouveau, le temps voulu. Mouloud Achour était tellement estimé par ses confrères écrivains qu'il ne cessait pas d'être sollicité pour qu'il rédige des préfaces. Ainsi, il a présenté le livre «Le crépuscule des anges» du regretté Saïd Smaïl, paru la première fois en 1987, «Les naufragés de ma mémoire» de Lucio Guerrato, «L'ordre et le désordre» de Noureddine Toualbi-Thaâlibi, «L'élève et la leçon» de Malek Haddad, «Le maître de Tala» de Saâdia Azzoug-Talbi, «Les insurgés de l'an 1» de Christian Phéline ainsi que «Benhadouga» de Djoher Amhis-Ouksel. Mouloud Achour est décédé, mais ses livres, son sourire et sa bonté infinie resteront gravés à jamais.
Aomar MOHELLEBI



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